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InternationalPublié le 01/12/2025
4 min

La nouvelle porte d’entrée des véhicules électriques asiatiques

Les véhicules électriques asiatiques arrivent massivement en Europe. En France, deux ports concentrent l’essentiel du flux : Le Havre et Fos-sur-Mer. Ces hubs sont devenus essentiels pour l’électromobilité. Ils organisent les routes maritimes, influencent la logistique et illustrent des tensions géopolitiques croissantes. Zoom sur l’impact de ces épicentres français.

Vue aérienne d'un grand porte-conteneurs CMA CGM naviguant à proximité d'un port.

Le Havre concentre environ 70 % des VE asiatiques importés en France. Il domine le trafic conteneurisé français et sert de porte d’entrée vers Paris et le nord de l’Europe. Le port traite depuis longtemps les flux Asie–Europe. Déjà en 2010, 58 % des importations conteneurisées venaient d’Asie. Cette continuité renforce son rôle dans l’arrivée des VE produits en Chine et en Corée. Le Havre dispose de terminaux modernes et d’une vaste zone industrialo-portuaire de 10 000 hectares. Le site permet le stockage, la pré-inspection et la préparation des véhicules. La Seine, le rail et l’autoroute offrent un accès direct au bassin parisien, au Benelux et à l’Allemagne. Cette organisation réduit considérablement les délais de distribution.

Fos-sur-Mer, quant à lui, traite environ 26 % des conteneurs importés en France. Il constitue la façade méditerranéenne vers l’Asie, via le canal de Suez. Le port sert le sud de la France, mais aussi l’Italie du Nord, la Suisse et le sud de l’Allemagne. Les liaisons régulières depuis l’Asie assurent des temps de transit plus courts. Le réseau MedLink Ports relie Fos aux ports fluviaux de la vallée du Rhône. Il favorise donc un report modal fluvial plus écologique et plus efficace. Ce corridor optimise les flux de VE vers Lyon et l’Europe centrale tout en réduisant aussi la pression sur les routes saturées de la région.

Logos des constructeurs de véhicules électriques chinois : BYD, NIO, XPENG et Li Auto.

L’essor des constructeurs asiatiques

Les constructeurs chinois et coréens exportent des volumes croissants de véhicules électriques. Les ports français deviennent des hubs majeurs pour leurs ventes en Europe. Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie nationale au sein de laquelle la France prévoit une hausse importante du trafic conteneurisé d’ici 2050. Elle investit massivement dans Le Havre et Fos-sur-Mer pour accueillir de plus grands navires. Même si certains transportent jusqu’à 10 000 véhicules. Les parkings portuaires européens ont déjà été débordés. En effet, un manque de chauffeurs et de camions ralentit aussi les évacuations des véhicules et cette situation allonge les délais de distribution des VE.

La Chine investit dans de nombreux terminaux portuaires européens et cherche à sécuriser ses routes logistiques ainsi que ses débouchés commerciaux. En France, des entreprises chinoises détiennent des participations dans certains terminaux du Havre et de Fos. Ces parts restent minoritaires mais stratégiques. Malgré tout, ces investissements nourrissent des inquiétudes sur la dépendance industrielle. L’Union européenne a déjà lancé des enquêtes anti-subventions contre plusieurs marques chinoises. Depuis 2023, le bonus écologique intègre un critère carbone et beaucoup de VE chinois n’y répondent pas.

Le navire transporteur de véhicules "BYD SHENZHEN".

Quelques freins persistants


Cependant, l’Union européenne impose des droits de douane pouvant atteindre 38 % sur certains VE chinois, ce qui réduit leur compétitivité en Europe. Les véhicules doivent aussi respecter les règles européennes d’homologation. Cela implique des tests, des certificats et la création d’un réseau après-vente. Ces démarches sont, sans grandes surprises, coûteuses et longues même si les relations Chine–Europe continuent d’évoluer plutôt rapidement. Les politiques commerciales, elles aussi, ont tendance à souvent changer. Les importateurs doivent donc composer avec une forte incertitude. Les tensions autour des batteries, du lithium et des subventions ajoutent un risque supplémentaire pour les chaînes d’approvisionnement.

Le Havre structure les flux arrivant par la Manche, il dessert Paris et l’Europe du Nord-Ouest. Fos-sur-Mer connecte la Méditerranée à la vallée du Rhône et à l’Europe centrale et ensemble, ils assurent 96 % des VE asiatiques importés par conteneurs en France. Leur rôle dépasse l’automobile : ils sont devenus des nœuds critiques de l’économie européenne.

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