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NewsPublié le 10/12/2025
5 min

Électrique : novembre 2025 historique


Pour la première fois, les voitures 100 % électriques ont dépassé les 25 % de parts de marché en France. Dopé par le leasing social et l’arrivée de nouveaux modèles très attendus comme la Renault 5 E-Tech, le marché automobile français voit sa transition s’accélérer.

Crédit photo : La montée du 100% électrique en France –

L’état du marché automobile en France

Le marché automobile français continue de reculer. En novembre 2025, les immatriculations chutent encore de 0,29%, portant le total des onze premiers mois à 1 459 227 véhicules, loin des 1,755 million enregistrés en 2024. Les motorisations thermiques ne représentent plus que 21,6% des ventes, un basculement inédit dans l’histoire récente du secteur. Dans ce paysage, l’électrique s’impose comme l’unique moteur de croissance. Avec 26% des immatriculations sur le seul mois de novembre, soit environ 34 000 voitures particulières électriques. Le segment bondit donc de près de 47% par rapport à novembre 2024. Un mouvement que les experts attribuent à la fois aux aides publiques et à l’arrivée de modèles plus abordables, mieux positionnés face aux alternatives thermiques.

Si l’électrique séduit davantage, c’est aussi parce que certains modèles tirent clairement le marché. Renault en est l’illustration la plus frappante. Le groupe progresse de 4% en novembre malgré la baisse de Dacia, porté par une Renault 5 E-Tech qui connaît un véritable effet “nouveauté”. Avec plus de 5 000 immatriculations en novembre, la citadine électrique s’impose comme le véhicule zéro-émission le plus vendu du mois mais aussi de l’année. Elle dépasse la Peugeot e-208, le Renault Scénic E-Tech ou encore la Citroën ë-C3, confirmant que sa stratégie de prix agressive et son fort capital nostalgique constituent un cocktail gagnant.

Crédit photo : Renault 5 E-Tech – professionnels.renault.fr

Benchmark et leasing social

À l’inverse de Renault, le groupe Stellantis vit un mois de novembre contrasté. L’ensemble recule de 5,5 %, plombé par une chute de Peugeot (-12,2 %) malgré une nette progression de Citroën (+14,2 %). Cette dynamique reflète une transition électrique encore inégale selon les marques du groupe. Mais c’est Tesla qui subit le revers le plus spectaculaire. Le constructeur américain enregistre une baisse de 57,83 % de ses ventes sur un an en France. Plusieurs facteurs se superposent : concurrence accrue des marques européennes, fiscalité renforcée (taxe au poids, malus) et image de marque plus polarisante. Malgré tout, la Model 3 reste bien présente dans le top des ventes, mais très loin des volumes records observés entre 2023 et 2024.

Derrière le succès des motorisations zéro-émission, un élément revient constamment : le leasing social. Reconduit en octobre 2025 et désormais ouvert à environ 50 000 bénéficiaires, le dispositif permet aux ménages modestes d’accéder à une voiture électrique neuve pour 100 à 200 € par mois, sans apport. Plus de 41 500 contrats avaient été signés fin octobre, confirmant l’attractivité massive du programme. Financé en partie par les certificats d’économies d’énergie, il cible les automobilistes dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 15 400 €, à condition de justifier d’un usage régulier du véhicule. Sans cette mesure, la dynamique électrique aurait probablement été bien plus modeste. Les aides publiques constituent aujourd’hui le principal moteur de la croissance.

L’hybride reste majoritaire, mais perd du terrain

Si l’électrique bat des records, les hybrides, au sens large, restent majoritaires dans les motorisations électrifiées. En novembre 2025, ils représentent environ 48 % du marché, un poids encore massif mais légèrement en recul par rapport à 2024. Les hybrides classiques (FHEV) totalisent environ 18,9 % des ventes, soit un peu plus de 25 000 immatriculations. Les hybrides rechargeables (PHEV), eux, atteignent environ 7 % du marché, autour de 9 000 immatriculations. Leur progression ralentit nettement, signe que la transition ne se joue plus seulement sur le compromis thermique-électrique, mais davantage sur l’électrification complète.

Si les chiffres sont encourageants, leur durabilité interroge. Plusieurs observateurs soulignent que la part élevée de l’électrique, entre 24 % et 26 % ces derniers mois, dépend fortement des soutiens publics : bonus écologique, malus thermique, mais surtout leasing social. Mais donc, le marché peut-il maintenir ces niveaux si les aides sont réduites ou supprimées ? En parallèle, les automobilistes découvrent aussi les coûts spécifiques de l’électrique. L’assurance, notamment, varie fortement d’un assureur à l’autre. Les experts recommandent systématiquement un contrat tous risques pour les véhicules électriques, dont la réparation est plus complexe et les pièces souvent plus onéreuses.

Crédit photo : copropriete.hellio.com

Une transition historique mais fragile

Novembre 2025 marque donc un tournant dans l’histoire automobile française. Le symbole est fort, la dynamique réelle, et l’offre n’a jamais été aussi large et compétitive. Mais derrière cette accélération spectaculaire, la dépendance du marché aux aides publiques reste totale. L’année 2026 dira si la France a vraiment basculé vers l’électrique ou si la transition repose encore trop sur un soutien financier destiné à compenser un marché affaibli.

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