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NewsPublié le 25/12/2025
5 min

Lyon accélère sur la mobilité fluviale zéro émission


Après six mois d’exploitation couronnés de succès, la navette fluviale Navigône franchit un cap décisif. Depuis mi-décembre 2025, les bateaux TCL naviguant sur la Saône sont désormais 100 % électriques. Une évolution majeure pour la métropole lyonnaise, qui transforme le fleuve en véritable axe de transport public décarboné, intégré au réseau urbain et pensé pour les déplacements du quotidien. Une superbe avancée pour l’électromobilité française.

Crédit photo : Grand Lyon par Cédric Perrier

Un lancement réussi et une électrification annoncée

Lancé officiellement le 18 juin 2025, le service Navigône marque le retour du transport fluvial dans l’offre de mobilité lyonnaise. Reliant Vaise-Industrie à Confluence sur 6,2 kilomètres le long de la Saône. La première phase d’exploitation repose alors sur deux bateaux thermiques, Le Lui et Le Vaporetto. Le public répond immédiatement présent et en six mois, plus de 120 000 voyages sont enregistrés, confirmant l’intérêt des usagers pour une alternative fluide, lisible et agréable aux déplacements routiers. Ce succès rapide valide à la fois le tracé, les temps de parcours et l’idée qu’un mode souvent perçu comme touristique peut trouver sa place dans la mobilité quotidienne d’une grande métropole.

Dès le lancement, Sytral Mobilités annonce clairement que la phase thermique n’est qu’une étape transitoire. L’objectif était déjà de basculer l’ensemble de la flotte vers une motorisation électrique avant la fin de l’année 2025. Cette stratégie permet de sécuriser le démarrage du service tout en préparant une montée en puissance compatible avec les ambitions environnementales de la métropole. Et mi-décembre 2025, cette transition est devenue réalité avec l’arrivée de deux nouveaux navires électriques, Le Gone et La Fenotte. Ces unités remplacent intégralement les bateaux thermiques initiaux, faisant de Navigône une navette fluviale urbaine 100 % électrique, une première à cette échelle.

Crédit photo : logo SYTAL MOBILITES

Des investissements structurants et une flotte durable

La motorisation électrique apporte un gain immédiat en matière de confort sonore et dans le même temps, l’expérience passager. À bord, le silence tranche avec les nuisances habituelles du trafic urbain et la vitesse volontairement limitée à environ 15 km/h permet de réduire les remous et de préserver les berges de la Saône. Les batteries, produites à Taluyers près de Lyon, appuient l’ancrage local du projet et participent à une logique industrielle de proximité. Chaque navette représente un investissement de 4,2 millions d’euros, un montant qui reflète à la fois la technologie embarquée et les exigences d’un service public fluvial moderne.

 À l’échelle du réseau, le coût d’exploitation annuel est estimé à 4,1 millions d’euros, incluant l’exploitation, la maintenance et la gestion opérationnelle du service. Les infrastructures à quai constituent un autre volet important du projet. Les stations ont nécessité environ 7 millions d’euros d’investissements, financés en partie par l’État et Voies navigables de France dans le cadre du contrat de plan État-Région. Cette dimension infrastructurelle est essentielle pour assurer la pérennité du service et son intégration durable dans le paysage urbain lyonnais.

Une montée en puissance ambitieuse

Si Navigône est désormais totalement électrique, son déploiement n’est pas achevé. À l’heure actuelle, la flotte compte deux navettes en service, mais Sytral Mobilités prévoit une extension rapide. Dès le printemps 2026, deux nouveaux bateaux électriques viendront compléter l’offre, portant la flotte totale à quatre unités. Cela permettra d’améliorer significativement les fréquences. En heures de pointe, les bateaux circuleront toutes les quinze minutes, contre trente minutes aujourd’hui. En heures creuses, l’intervalle sera ramené à trente minutes. Un changement d’échelle qui vise à faire de Navigône un mode de transport fiable pour les trajets réguliers, et non plus seulement une alternative occasionnelle.

Depuis septembre 2025, Navigône est accessible sans surcoût pour les abonnés TCL zone 1. Cette intégration tarifaire constitue un levier essentiel pour encourager l’adoption du service par les usagers du quotidien. Pour les voyageurs occasionnels, un billet spécifique est proposé à 3 euros l’aller simple et 5 euros l’aller-retour, valable uniquement sur la navette fluviale. Le service est exploité par RATP Dev et Les Yachts de Lyon pour le compte de Sytral Mobilités, et il est désormais pleinement intégré à l’application TCL. Il est donc possible de planifier un trajet fluvial comme n’importe quel autre déplacement en transport en commun.

Crédit photo : Grand Lyon par Cédric Perrier

Un nouveau pilier de la mobilité urbaine

A Paris, l’inauguration du téléphérique C1 montre que l’électromobilité urbaine peut passer par les airs et avec Navigône, Lyon démontre que le fluvial peut devenir un autre pilier. En exploitant le potentiel de la Saône, la ville diversifie ses solutions de transport tout en réduisant ses émissions et ses nuisances. À l’heure où les grandes agglomérations cherchent à désaturer leurs réseaux et à accélérer leur transition énergétique, l’exemple lyonnais pourrait faire référence. Navigône n’est plus une expérimentation, c’est désormais un service public électrique à part entière, appelé à s’inscrire durablement dans le quotidien des usagers.

Sources : TCL – SYTRAL MOBILITES – Métropole grand Lyon

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