Alors que la France s’apprête à interdire la vente de voitures thermiques neuves à partir de 2035, la voiture électrique s’impose peu à peu comme le pilier de la mobilité de demain.
D’ici à 2035, en France, conformément aux annonces du ministère de la Transition écologique, toutes les voitures neuves seront électriques, car il sera interdit de vendre des voitures thermiques. Dans 10 ans, le pays aura donc profondément changé de visage. Plus autonome, plus intelligente, plus connectée, la voiture du futur promet une transformation majeure des usages.
Une autonomie décuplée par la technologie
La crainte liée à l’autonomie, longtemps considérée comme le principal frein à l’adoption de la voiture électrique, pourrait être levée dans la prochaine décennie. Une gigafactory de Blue Solutions est prévue en France pour produire des batteries solides offrant une autonomie pouvant atteindre 1 000 kilomètres et des temps de recharge de 20 minutes. Ces batteries, qui présentent une densité énergétique supérieure de 30 à 40 % par rapport aux cellules lithium-ion actuelles, devraient être produites à grande échelle d’ici à 2030.
Du côté des infrastructures, la France prévoit une nette accélération : d’après l’ADEME, plus de 400 000 points de recharge publics seront déployés d’ici à 2030, contre environ 120 000 aujourd’hui. Par ailleurs, des acteurs comme Renault ou Stellantis estiment que les technologies de charge ultra-rapide permettront de récupérer 80 % de batterie en moins de dix minutes à moyen terme.

L’intelligence artificielle au volant
La véritable révolution viendra sans doute de l’intelligence embarquée. Selon une étude publiée en mars 2025 par des chercheurs européens, les véhicules autonomes de niveau 4 ou 5 pourraient représenter une part significative des nouvelles immatriculations en Europe d’ici à 2035. Ces véhicules seraient capables de se déplacer sans intervention humaine dans certaines conditions, transformant ainsi l’expérience de conduite.
En France, des entreprises travaillent déjà sur des systèmes intégrants caméras, lidars et intelligence artificielle capables de gérer la conduite dans des environnements urbains complexes. D’après l’IFP Énergies Nouvelles, ces systèmes apprendront à anticiper les comportements routiers, à s’adapter au style de conduite de l’utilisateur et à optimiser les trajets en temps réel.
France 2035, une voiture électrique toujours connectée
En 2035, la voiture sera aussi un terminal numérique mobile. Grâce aux réseaux 5G — voire 6G — les véhicules communiqueront en permanence avec leur environnement : autres voitures, infrastructures routières, domicile de l’utilisateur, etc. Cette connectivité permettra notamment des mises à jour logicielles à distance, une interaction fluide avec les objets connectés de la maison, ou encore l’intégration d’assistants vocaux ultra-personnalisés.
Le projet Software République, lancé par Renault avec Atos, Dassault Systèmes, STMicroelectronics et Thales, illustre cette tendance vers une voiture devenue service numérique : l’utilisateur pourra gérer son agenda, ses appels, son divertissement ou même sa domotique depuis son tableau de bord.
Une révolution technologique… et sociale
Mais cette révolution pose aussi des enjeux humains. Selon le rapport France 2030 présenté par le gouvernement, des efforts importants devront accompagner cette transition : soutien à l’achat de véhicules électriques, formation à la conduite automatisée, reconversion des emplois dans l’industrie automobile. La question de l’inclusion numérique, de l’accès aux technologies pour tous, sera également au cœur du débat.
Dans dix ans, la voiture ne sera plus un simple objet mécanique. Elle deviendra un espace intelligent, connecté, intégré à nos modes de vie et à nos infrastructures. À condition que cette évolution reste au service d’une mobilité durable, accessible et équitable.