Le gouvernement fédéral canadien a récemment bloqué l’entrée sur le marché national des véhicules électriques (VE) les moins chers au monde, fabriqués en Chine, en imposant des droits de douane de 100 %. En réaction, des défenseurs de la mobilité électrique appellent le Canada à faciliter l’importation de modèles abordables en provenance d’Europe, actuellement freinée par des normes techniques.

Pourquoi c’est difficile aujourd’hui
Les véhicules européens ne sont pas facilement importables au Canada, car ils ne respectent pas certaines exigences du pays en matière d’homologation. Les règles de certification étrangères ne sont pas automatiquement suffisantes pour répondre aux besoins de sécurité des usagers canadiens, en raison d’un environnement routier distinct, de véhicules généralement plus grands, et de conditions spécifiques.
Parmi les modifications demandées : les pare-chocs, les phares ou d’autres éléments techniques. Ce processus peut être long et coûteux, ce qui décourage les importateurs.
Des pressions pour ouvrir
Daniel Breton, président d’Electric Mobility Canada, plaide pour que les véhicules homologués en Europe puissent entrer au Canada sans devoir être recertifiés ou modifiés. Il estime que les exigences canadiennes sont injustifiées, puisque « si ces voitures sont assez sûres pour les routes européennes, elles le sont aussi pour les nôtres. »
Un sondage mené par Clean Energy Canada en juin 2025, auprès de 2 585 Canadiens, montre que 70 % d’entre eux sont favorables à l’ouverture du marché aux véhicules européens approuvés.
Un contexte commercial tendu
Cette volonté d’ouverture s’inscrit dans un contexte de pression commerciale croissante. Le marché nord-américain est instable : le retrait des subventions au Canada, les droits de douane de 100 % sur les VE chinois, et les décisions de l’administration Trump aux États-Unis compliquent l’accès à des véhicules abordables.
Le gouvernement canadien envisage cette piste pour diversifier ses sources d’approvisionnement et répondre à une demande croissante pour des modèles compacts aujourd’hui indisponibles, comme la Volkswagen ID.3, ou des marques absentes du marché canadien (Citroën, Opel, Peugeot…).