Expertises Publié le 04/06/2025
3 min

Quels pays dominent la course à l’électromobilité ?

Voitures électriques, bornes de recharge, batteries dernier cri :
l’électromobilité est partout. Mais tous les pays ne vont pas au même rythme : quels sont ceux les plus engagés dans cette révolution ? Entre stratégies industrielles, politiques publiques et innovations technologiques, la bataille de l’électromobilité se joue à l’échelle mondiale.

La Chine, locomotive de l’électromobilité

Difficile de rivaliser avec la Chine. L’Empire du Milieu n’a pas simplement théorisé l’électromobilité, il l’a industrialisée à une vitesse fulgurante. Depuis le début des années 2000, l’État chinois a tout misé sur cette technologie : subventions massives, quotas imposés aux constructeurs, soutien aux entreprises locales comme BYD, NIO ou CATL.

Résultat : avec près de 28 % de part de marché, la Chine est le leader mondial du véhicule électrique. De plus, le pays compte déjà plus de 13 millions de bornes de recharge et exporte massivement vers l’Europe (voitures, batteries, bornes de recharge). On ne parle plus d’un marché local, mais d’une puissance industrielle globale.

L’Europe : ambitieuse… mais hétérogène

En Europe, l’électromobilité avance à grands pas, portée par des objectifs clairs : fin des ventes de voitures thermiques neuves en 2035, normes CO2 de plus en plus strictes, aides à l’achat et déploiement de bornes sur tout le continent. L’Europe se démarque aussi par son écosystème d’innovation, notamment dans les infrastructures de recharge (Spark Alliance) et les batteries (Verkor, ACC).

Mais derrière ces ambitions se cachent des réalités très différentes :

● La Norvège est championne toutes catégories : plus de 90 % des voitures neuves sont électriques.

● La France, l’Allemagne et les Pays-Bas affichent des progrès constants, avec un réseau de bornes qui s’étoffe et des véhicules de plus en plus accessibles.

● D’autres pays européens, comme l’Italie ou l’Espagne, restent en
retrait, freinés par le coût des véhicules ou l’absence d’infrastructures.

Pour l’Union européenne, tout n’est pas gagné. Le Vieux Continent reste dépendant de l’Asie pour une partie de ses composants, et les écarts sont encore grands entre pays. Pour rattraper son retard, l’Europe mise sur ses startups et sur l’innovation industrielle.

États-Unis : Tesla en tête, mais une dynamique contrastée

Quand on parle d’électromobilité, les États-Unis sont souvent associés à Tesla, véritable locomotive du marché mondial. Mais au-delà de la firme d’Elon Musk, le pays reste à la traîne sur certains plans. Bien que l’adoption du véhicule électrique progresse (environ 15 % des ventes), elle reste freinée par un maillage de bornes de recharge encore insuffisant, en particulier hors des grandes villes.

Avec l’élection de Joe Biden en 2020, la donne a changé. Le gouvernement a alors mis en place des mesures phares : subventions à l’achat, soutien à la fabrication locale de batteries, et un objectif de 50 % de véhicules électriques en 2030.

Mais le territoire américain est vaste, et les États sont inégaux dans leurs engagements : si la Californie pousse fort, d’autres États comme le Wyoming restent frileux. De plus, la concurrence entre constructeurs est encore dominée par Tesla, faute d’une vraie alternative made in USA… pour l’instant.

L’électromobilité n’est plus une option : c’est un virage mondial engagé. Et au fond, tous avancent dans la même direction. Ce qui change, c’est la méthode : la Chine s’impose, l’Europe encadre et innove, les États-Unis s’appuient sur leur leader. Mais une chose est sûre : la course est lancée, et de plus en plus de pays s’engagent dans cette bataille qui ne se gagnera pas uniquement à coups de voitures vendues, mais aussi grâce aux batteries, aux bornes, à l’innovation et à la capacité à entraîner toute une population dans ce changement.