Entretien avec Jean-Luc Coupez et Daniel Kovacs, fondateurs d’E-Mobility Expert
Créée en 2021, E-Mobility Expert est une jeune société de conseil dédiée à l’électromobilité. Son ambition : guider les entreprises dans leur transition, depuis l’analyse RSE jusqu’au déploiement concret de bornes de recharge et solutions de mobilité durable. Rencontre avec ses deux dirigeants passionnés : Jean-Luc Coupez, fondateur, et Daniel Kovacs, directeur général associé.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Jean-Luc Coupez : Je suis le créateur d’E-Mobility Expert, un bureau d’études spécialisés dans le monde de la mobilité électrique. Après plus de 15 ans dans le secteur de la mobilité électrique, j’ai souhaité continuer à contribuer, en me lançant dans cette nouvelle aventure après ma retraite.
Daniel Kovacs : De mon côté, je suis consultant en électromobilité et infrastructures de recharge. J’ai rejoint Jean-Luc avec l’envie d’apporter une vision globale et agile.
Comment est née l’aventure E-Mobility Expert ?
Jean-Luc Coupez : J’ai lancé l’entreprise en 2021, avec l’idée d’élargir l’approche technique par une dimension RSE et développement durable. Le partenariat avec le groupe Auddicé a permis d’apporter cette expertise.
Daniel Kovacs : Pour moi, c’était l’opportunité de passer d’un grand groupe à une structure plus souple, tout en gardant une vraie rigueur. Trois ans plus tard, le pari est réussi : nous avons la réactivité d’une petite équipe et la solidité d’un groupe.
Qu’est-ce qui vous différencie sur le marché ?
JL.C : L’expérience. J’ai participé aux premiers groupes de travail interministériels qui ont conduit au standard européen Type 2, puis au Combo CCS pour la recharge rapide.
Notre expertise couvre à la fois la technique — développement, installation, amélioration des bornes — et le réglementaire — accompagner des fabricants étrangers pour leur conformité en France.
Pourquoi avoir intégré le groupe Auddicé ?
JL.C : Parce que cela nous permet de proposer un accompagnement complet. Avec Auddicé, nous faisons les bilans carbone, les plans de déplacement, l’analyse des usages… jusqu’à la mise en œuvre et à la formation. Nous sommes aujourd’hui les seuls en France à pouvoir suivre une entreprise de A à Z.

Le démonstrateur : toutes les solutions de recharge réunies
Vous avez installé un démonstrateur sur votre site. De quoi s’agit-il ?
D.K : Nous avons transformé notre parking (30 places) en vitrine des solutions de recharge :
- Bornes lentes pour une charge à la journée
- Bornes normales (7 à 22 kW) pour une demi-journée
- Bornes rapides (25 kW) pour recharger en deux heures
Au total, 14 bornes, bien plus que nécessaire, pour montrer toute la diversité des technologies. C’est unique en France.
JL.C : Nous avons aussi travaillé la pédagogie : panneaux explicatifs, QR codes, formations ludiques comme notre « apéro borne », qui sensibilise aux bonnes pratiques d’usage.
Comment vos clients réagissent-ils face à ce démonstrateur ?
D.K : Avec surprise et curiosité. Peu ont vu autant de solutions regroupées au même endroit. Cela déclenche des discussions, des idées et souvent des projets. Nos collaborateurs, eux, se sont parfaitement approprié l’outil.
Vous avez également pensé au vélo ?
D.K : Absolument. La mobilité décarbonée commence par la marche et le vélo. Nous avons créé un garage équipé pour vélos électriques, avec prises de recharge et atelier de réparation, ainsi qu’une station de gonflage, ouvert à tous les collaborateurs.
« L’électrique sera sans doute un trait d’union vers d’autres technologies comme l’hydrogène ou de nouvelles générations de batteries. »
Montrer la mobilité électrique à tous les usages
Quels profils d’utilisateurs ciblez-vous ?
D.K : Les salariés de l’entreprise, les visiteurs et clients, mais aussi les collaborateurs venant d’autres agences. L’idée est de montrer des usages variés, avec plusieurs marques de bornes et plusieurs scénarios réels.
Quels sont, selon vous, les principaux freins à l’électrification des flottes ?
D.K : Le premier, c’est l’autonomie. Les collaborateurs s’inquiètent : « Vais-je tenir ma journée ? ». La réponse dépend du bon choix de véhicule et de batterie. Puis viennent les questions de recharge : sur site, en itinérance, et à domicile.
JL.C : Côté entreprises, le défi est aussi de dimensionner correctement l’infrastructure : nombre de bornes, puissance, intégration possible de photovoltaïque ou de stockage, pilotage logiciel… Tout cela doit être optimisé.
Et demain, comment voyez-vous l’évolution de la mobilité électrique ?
D.K : Nous vivons une période charnière. Les batteries vont gagner surtout en vitesse de recharge, plus qu’en autonomie. L’induction va se développer, comme pour les téléphones. Et l’électrique servira de pont vers d’autres technologies comme l’hydrogène.
JL.C : Notre rôle sera d’accompagner les entreprises dans leurs choix, car une fois une solution adoptée, elle engage pour longtemps. Nous aidons à comparer les coûts, profiter des aides, et bâtir des solutions sur mesure.