Lancia, dans ses heures de gloire, faisait rêver les amateurs de rallye et de sportives compactes racées. En 2025, presque un an jour pour jour après la sortie de l’Alpine A290 GTS, la marque italienne ressuscite cet ADN sportif avec la dernière venue : la Ypsilon HF, une compacte électrique de 280 chevaux, au design et tempérament bien trempés.

Pensée pour incarner le renouveau de Lancia dans une ère zéro émission, cette petite nouvelle se positionne comme une réponse directe à une concurrence qui se veut de plus en plus agressive : Alpine A290, Peugeot 208 GTI version électrifiée (début des livraisons d’ici au début de l’année 2026). Le segment des citadines sportives électriques s’anime sérieusement et Lancia souhaite apparemment revenir au premier plan.
Une batterie partagée, certes, mais une fiche technique bien musclée
La Lancia Ypsilon HF repose sur la plateforme « e-CMP2 » de Stellantis, qu’elle partage notamment avec les Peugeot e-208, Opel Corsa Electric et Jeep Avenger. Pour rappel, la « plateforme » d’une voiture électrique est comme son squelette. C’est donc : le châssis, l’espace dédié à son/ses moteurs électriques, la disposition de l’habitacle et les branchements électroniques principaux.
Pour ce qui est de l’autonomie annoncée de cette petite nerveuse : environ 400 km pour la Lancia, contre 378 km pour l’Alpine A290 « standard » et 361 km pour sa déclinaison GTS (source : Alpine Cars France). En termes de puissance de recharge, la Ypsilon HF encaissera au maximum 100 kW, mais cette dernière n’a pas à rougir, car l’Alpine A290 (classique) ne fait pas mieux… (même si sa version GTS peut encaisser une puissance de recharge de 130 kW max).

Les + et les –
Avec ses 280 chevaux, l’italienne siglée « HF » s’impose comme la citadine électrique à traction la plus puissante du marché. Elle devance ainsi l’Alpine A290 GTS (220 ch) et surclasse largement l’entrée de gamme Alpine (180 ch). Son design soigné et ses détails bicolores lui confèrent une vraie personnalité, une patte esthétique noyée entre élégance italienne et sportivité. Côté tarif, la Ypsilon HF pourrait démarrer autour de 37 000 €, selon Stellantis. Bien en dessous dès 45 000 € que requiert une Peugeot E-208 GTI 2025…
Côté statistiques, c’est donc un positionnement agressif, mais pas sans compromis. Le comportement routier reste à évaluer : Alpine bénéficie d’un savoir-faire reconnu en matière de châssis, tandis que Lancia n’a pas produit de sportive depuis plusieurs décennies… En outre, la recharge rapide plafonnée à 100 kW reste en retrait face à certaines concurrentes asiatiques mieux armées, comme la « MG4 XPower » de chez MG, capable d’encaisser 140 kW de recharge au maximum — et qui, au passage, fait plus de 430 chevaux…
Selon Luca Napolitano, PDG de la marque, l’ambition de Lancia est d’atteindre 50 % de ventes hors d’Italie d’ici à 2028, avec une présence dans huit pays européens, dont la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne (source : Stellantis Media). Cette montée en gamme s’accompagne d’une refonte complète de l’image de marque : design extérieur inspiré de l’Art déco, partenariat avec Cassina (entreprise designer de mobilier d’intérieur) pour leurs intérieurs, et relance du badge HF, emblème des modèles haute performance de Lancia dans les années 1960 à 1990.

Du côté de Stellantis, la stratégie est claire : rentabiliser les plateformes partagées, tout en laissant à chaque marque une liberté stylistique et narrative. Peugeot mise sur la rigueur, Opel sur la sobriété allemande, Fiat sur la fantaisie, Lancia sur l’élégance latine. Dans chaque cas, l’objectif est d’avoir un modèle sportif électrique pour séduire les amateurs de sensations, avec tous les styles possibles pour plaire à toute l’Europe.
Si cette Ypsilon HF s’avère être une vraie bête de la route, cette citadine italienne pourrait bien marquer le véritable retour de Lancia en Europe, et prouver qu’un nom historique peut toujours s’associer avec modernité.