Avec la MG4 Anxin Edition, MG et sa maison mère SAIC franchissent un cap symbolique, celui de l’industrialisation à grande échelle d’une batterie dite “semi-solide”. Déjà commercialisée en Chine, cette compacte électrique revendique un positionnement grand public, loin des démonstrateurs technologiques premium. Avec son autonomie finalement proche des versions LFP, c’est surtout la sécurité, la résistance au froid et la maturité industrielle de la technologie qui vont retenir notre attention.
Une première mondiale revendiquée par SAIC
La nouvelle génération de MG4, basée sur la plateforme compacte électrique du groupe SAIC, se décline désormais en plusieurs variantes. Parmi ces versions, celle baptisée Anxin Edition se distingue par l’adoption d’une batterie semi-solide, présentée comme une première sur un véhicule électrique de grande série, positionné sur le segment mass-market. L’argument est stratégique puisque jusqu’ici, les batteries semi-solides restaient l’apanage de modèles premium ou de projets à diffusion limitée, comme les packs WeLion de Nio destinés à des berlines haut de gamme à très grande autonomie. Avec la MG4, SAIC cherche au contraire à démontrer que cette technologie peut être produite à grande échelle, à coûts maîtrisés, et intégrée dans une compacte accessible. Cette version reste toutefois réservée au marché chinois..
Contrairement aux batteries entièrement solides, encore au stade de la R&D, la solution retenue par MG repose sur une architecture semi-solide. Concrètement, une grande partie de l’électrolyte liquide est remplacée par un électrolyte gélifié, la fraction liquide étant réduite à environ 5 %. Ce choix vise un compromis entre gains de sécurité, performances thermiques et faisabilité industrielle. La chimie évoquée est de type manganèse-lithium semi-solide, avec pour objectif prioritaire une meilleure résistance aux chocs et aux perforations, une tenue nettement améliorée par basses températures et une densité énergétique supérieure aux batteries LFP classiques. Le tout sans les contraintes encore lourdes des solutions 100 % solides.
Des chiffres proches du LFP, des usages différents
La MG4 Anxin Edition embarque une batterie de 53,95 kWh, soit une capacité quasi identique au pack LFP de 53,9 kWh déjà connu sur la MG4 standard. L’autonomie annoncée oscille entre 530 et 537 km en cycle chinois CLTC, ce qui confirme que le gain en kilomètres n’est pas l’enjeu premier. Le message est clair, cette batterie ne cherche pas à révolutionner l’autonomie, mais à fiabiliser l’usage réel. La densité énergétique du pack est estimée supérieure à de nombreuses batteries LFP d’entrée de gamme, sans atteindre les promesses des futures batteries solides. Cette évolution s’accompagne toutefois d’un léger surpoids : environ 15 kg supplémentaires par rapport au pack LFP équivalent. Un compromis assumé privilégiant la robustesse et la constance des performances.
Côté chaîne de traction, les performances restent dans la moyenne du segment, avec une vitesse maximale annoncée à environ 160 km/h, identique aux autres versions de puissance comparable. En matière de recharge, MG annonce un passage de 30 à 80 % en un peu plus de 20 minutes sur borne rapide. Là encore, les chiffres sont proches des meilleures batteries LFP actuelles, mais l’intérêt se situe surtout dans la constance de ces performances dans des conditions difficiles. Selon plusieurs analyses techniques, cette génération de batteries semi-solides serait capable de conserver jusqu’à 85 % de sa puissance de décharge à –30 °C, tout en améliorant sensiblement l’efficacité de la recharge rapide par grand froid.
La sécurité et le prix comme principaux arguments
C’est sur le terrain de la sécurité que MG et SAIC appuient le plus fortement leur communication. Lors de tests de perforation de cellules, la batterie semi-solide de la MG4 Anxin aurait résisté sans produire de fumée, d’incendie ou d’explosion, y compris plusieurs heures après l’essai. Des performances présentées comme supérieures aux standards industriels actuels. La réduction drastique de l’électrolyte liquide limite en effet les risques de fuite thermique et de propagation d’incendie, l’un des points sensibles des batteries lithium-ion conventionnelles. Pour SAIC, cette technologie constitue une étape intermédiaire crédible entre les batteries liquides actuelles et les batteries entièrement solides.
Dernier élément, et non des moindres : le positionnement tarifaire. En Chine, la MG4 Anxin Edition est annoncée autour de 102 800 yuans, soit environ 12 300 euros au taux de change actuel. Un prix extrêmement agressif, qui fait de ce modèle la première voiture électrique abordable équipée d’une batterie semi-solide. Avec cette MG4, SAIC ne cherche pas seulement à cocher une case technologique, mais à affirmer sans complexes que la batterie semi-solide n’est plus réservée aux vitrines technologiques ou aux segments premium. Reste désormais à savoir quand cette technologie franchira les frontières chinoises pour s’inviter sur les routes européennes.
Sources : www.electrive.com – wcevcar.com – www.metal.com – SAIC MG



















