Au deuxième trimestre 2025, Tesla a vu plusieurs de ses indicateurs financiers reculer : chiffre d’affaires en baisse de 12 %, bénéfice net en recul de 16 % et flux de trésorerie libre (ou cash-flow) en chute libre… Si l’entreprise reste financièrement solide, elle se dresse face à une concurrence de plus en plus féroce, notamment en Europe et en Asie, mais se confronte surtout à un essoufflement de ses modèles phares. Les six premiers mois de l’année confirment la tendance : les livraisons globales sont en baisse de 13 % par rapport à 2024…

Chiffres en baisse, solidité préservée
Sur les trois derniers mois (avril à juin), Tesla affiche un chiffre d’affaires de 22,5 milliards de dollars, soit une baisse de 12 % par rapport au deuxième trimestre de l’année 2024. Le bénéfice net, quant à lui, suit la même pente descendante, en recul de 16 %, pour s’établir à 1,17 milliard de dollars. Quant à la marge opérationnelle, elle tombe à 4,1 %, contre plus de 6 % un an plus tôt.
Plus préoccupant encore, le flux de trésorerie libre (ou cash-flow) plonge de 89 % en un an, pour atteindre seulement 146 millions de dollars. Cela signifie que, malgré ses ventes et ses investissements importants, l’entreprise crée peu de nouvelles liquidités sur cette période. Cependant, avec une trésorerie disponible de près de 37 milliards de dollars, Tesla dispose d’une solide réserve financière pour traverser cette phase difficile. Cette cagnotte lui permet de continuer à investir et à fonctionner sans contrainte immédiate, même si les résultats d’une période donnée sont mauvais…
Livraisons en recul, modèle en question
Tesla a livré 384 122 véhicules au cours du deuxième trimestre, soit environ 14 % de plus qu’au premier trimestre, mais un recul de 13 % par rapport à la même période en 2024. Les modèles 3 et Y représentent toujours l’écrasante majorité des ventes (près de 95 %), traduisant une gamme peu diversifiée, alors même que la concurrence multiplie les lancements de véhicules.

Sur l’ensemble de la première moitié de l’année, Tesla a écoulé 720 803 véhicules, contre 830 766 sur la même période l’an dernier. Une baisse de 13,2 % sur un an qui pèse lourd, notamment en Europe, où les immatriculations chutent face à l’essor fulgurant des concurrents asiatiques comme BYD. Les parts de marché s’érodent, notamment en France, où les livraisons ont reculé de près de 40 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente… Le ralentissement des ventes peut aussi s’expliquer par une guerre des prix déclenchée par Tesla elle-même, qui compresse ses marges pour stimuler la demande.
Par ailleurs, les revenus issus des crédits carbone ont été divisés par deux en un an (de 890 à 439 millions de dollars), ce qui a dû fortement impacter leur cash-flow (ou flux de trésorerie libre).
Une transition assumée, mais risquée
Face à ces résultats, Elon Musk parle d’une « période de transition », assumant plusieurs trimestres difficiles avant un rebond attendu au second semestre 2026. L’enjeu est de taille : Tesla devra stabiliser ses livraisons, préserver sa trésorerie, et réussir le virage vers des modèles plus variés, tout en défendant son leadership technologique sur un marché devenu ultra-compétitif.
Concrètement, même si, à moyen terme, Tesla devra renouer avec des résultats plus robustes pour assurer sa croissance et préserver cette trésorerie, l’entreprise possède une tirelire assez colossale pour se permettre ce genre de dérapage. Cependant, cette tendance doit s’inverser à long terme, au risque de voir les réserves de l’entreprise américaine fondre.