Conseils Publié le 04/06/2025
5 min

Voiture électrique : tout savoir sur la recharge à domicile

Pratique et économique, la recharge à domicile est la solution privilégiée par les propriétaires de voitures électriques qui sont près de 90 % à en être équipés. Classique ou murale, dans le garage ou sur le parking de sa copropriété, toujours avantageuse et parfois lucrative, voici tout ce qu’il faut savoir sur la recharge domestique.

Parmi les solutions de recharge à domicile pour sa voiture électrique, il y a d’abord la plus évidente : la prise domestique. Avec une puissance de 2,3 kW, c’est la fausse bonne idée par excellence ! On ne récupère qu’une dizaine de kilomètres par heure, d’une part, mais en plus, on perd de l’énergie, jusqu’à 30 % selon Engie. S’offre alors au propriétaire l’option d’une prise renforcée. Après une installation spécifique, généralement sous la forme d’un boîtier, la puissance passe à 3,7 kW et il est possible de récupérer jusqu’à 20 kilomètres par heure de recharge tout en limitant les pertes d’énergie. Cela peut s’avérer suffisant pour une utilisation au quotidien, puisqu’une nuit de charge permet de récupérer un peu plus de 100 kilomètres d’autonomie et la charge lente est moins agressive pour la batterie. Mais la solution la plus recommandée reste la borne murale. Cette dernière, même si elle nécessite parfois la réalisation de travaux, a l’avantage de proposer une puissance “à la carte”, allant jusqu’à 22 kW en triphasé, permettant alors de récupérer jusqu’à 40 km d’autonomie par heure tout en optimisant la recharge et préservant la batterie en réglant et programmant sa borne en fonction de ses besoins. Il existe des alternatives sur pied si l’installation d’une borne murale n’est pas possible. Le principal inconvénient des bornes à domicile reste financier, mais pour cela aussi, il existe des solutions…

Crédit : Thomas Reaubourg

Les aides financières qui facilitent l’installation de bornes de recharge

Dans le cadre des politiques françaises pour accélérer la transition vers l’électromobilité, il existe deux moyens de réduire la facture de ceux qui installent une borne de recharge à domicile. D’une part, le fameux crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) permet
de bénéficier d’une aide allant jusqu’à 300 € pour l’achat et l’installation d’une borne de recharge. Seule condition ? Faire appel à une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). D’autre part, il existe une prime baptisée ADVENIR qui “rembourse” jusqu’à 50 % du coût de l’opération. Plafonnée à 600 €, elle est réservée aux particuliers résidant en habitat collectif et aux entreprises qui souhaitent recharger leurs flottes. Elle a, en plus, l’avantage d’être directement versée à l’installateur, évitant ainsi la paperasse aux propriétaires de voitures électriques. Sur le plan local, certaines collectivités proposent des primes supplémentaires, il est donc intéressant de se renseigner sur la politique de son département ou sa région avant d’installer sa borne.

L’impact sur les factures

Installer une borne de recharge à domicile pour sa voiture électrique entraîne forcément une hausse de la consommation d’électricité. ChargeGuru a réalisé une étude et a constaté qu’elle était de 21 % en moyenne. En fonction du fournisseur, cela se traduit par une augmentation de 30 à 40 euros sur la facture mensuelle, soit 500 € par an. Si cela peut faire peur dit comme ça, l’économie par rapport au thermique est tout de même conséquente. En effet, le budget carburant moyen en Europe est autour de 100 € par mois, soit 2 à 3 fois plus que pour l’électrique.

Jouer le jeu de l’écoresponsabilité

Il n’y a pas que l’aspect économique qui entre en compte lorsqu’un consommateur décide de troquer sa voiture au pétrole pour une voiture électrique. L’aspect environnemental entre également en ligne de compte et les bornes de recharge domestiques, principalement alimentées par de l’énergie décarbonée (en France en tout cas), cochent cette case. Mais il est possible de faire encore plus vert en optant pour un fournisseur d’énergie garantie 100 % renouvelable, à l’image d’Ilek, Enercoop ou Ekwateur, entre autres. Et pour définitivement enfoncer le clou, on choisit une borne de recharge programmable qui va nous permettre de se brancher uniquement pendant les heures creuses et ainsi désengorger le réseau tout en réalisant des économies… gagnant-gagnant !

Crédit : Thomas Reaubourg

Le droit à la prise

C’est l’un des plus gros points noirs de l’électrification du parc automobile français : le manque de bornes de recharge dans les habitats collectifs. Pourtant, en France, tout résident en copropriété dispose de ce que l’on appelle le droit à la prise. Autrement dit, il est possible de faire installer, sur sa place de parking, une borne de recharge. Avant cela, il suffit d’en informer le syndic qui ne peut s’y opposer que si les travaux nécessaires mettent en péril l’intégrité de l’immeuble. Il existe même des structures qui s’occupent des démarches administratives et la facturation, à l’instar de Zeplug. Concernant l’installation de bornes partagées, un vote en assemblée générale et la mutualisation des coûts permettent de simplifier encore un peu plus l’installation, en plus de faciliter le passage à l’électrique d’un plus grand nombre d’habitants.

La recharge bidirectionnelle, une solution d’avenir ?

Enfin, on se projette un peu dans le futur (proche) en concluant sur une technologie qui va certainement prendre de plus en plus d’ampleur, et qui a déjà fait son apparition sur la dernière Renault 5 électrique : la technologie Vehicle-to-Grid (V2G) ou “charge bidirectionnelle”. Le principe est relativement simple : à n’importe quel moment de la journée, plus de 9 voitures sur 10 en circulation sont stationnées. Afin de tirer profit de cette immobilité, la charge bidirectionnelle permet aux véhicules en charge de “rendre” de l’énergie au réseau pendant les heures pleines après en avoir récupéré pendant les heures creuses. De quoi faire encore un peu plus d’économies d’énergie et d’argent tout en participant à la stabilisation du réseau.