Toyota va assembler pour la première fois un véhicule 100 % électrique sur le sol européen. L’usine de Kolin, située à l’est de Prague, a été choisie pour accueillir cette production. L’annonce, faite ce mercredi, marque un tournant stratégique pour le constructeur japonais. Les détails sur le modèle et le calendrier de production restent encore confidentiels.

Un site stratégique pour Toyota en Europe
Le constructeur ne révèle pour l’instant que les aspects financiers du projet. L’investissement total s’élève à 680 millions d’euros, dont 64 millions apportés par le gouvernement tchèque. L’usine de Kolin produit déjà l’Aygo X et la Yaris hybride, avec une capacité annuelle d’environ 220 000 véhicules. L’extension du site, de 152 000 à 173 000 mètres carrés, permettra de préparer la production électrique.
Soutien de l’État tchèque et enjeux économiques
Le gouvernement tchèque participe activement au financement, notamment pour l’installation dédiée aux batteries. L’industrie automobile représente environ 10 % du produit intérieur brut du pays. Le Premier ministre Petr Fiala souligne que ce projet est essentiel pour maintenir la production automobile en République tchèque. Toyota Europe y voit aussi une opportunité de renforcer sa présence sur le marché et de progresser vers la neutralité carbone d’ici à 2040.
Une offensive électrique européenne
Après avoir longtemps adopté une stratégie prudente sur les véhicules électriques, Toyota prévoit désormais neuf modèles non thermiques sur le continent entre 2025 et 2026. Le véhicule produit à Kolin pourrait être l’Urban Cruiser ou le C-HR+, attendus fin 2025 ou début 2026. La marque combine ainsi son expertise dans les hybrides avec son nouveau virage vers le 100 % électrique.
Kolin, un site clé pour l’avenir
Propriété exclusive de Toyota depuis 2021, l’usine tchèque a déjà produit plus de 4,5 millions de véhicules, y compris pour Peugeot et Citroën. Le renforcement du site s’inscrit dans une stratégie européenne plus large, avec huit autres usines réparties au Portugal, au Royaume-Uni, en France, en Pologne et en Turquie. Cette décision marque un changement historique pour Toyota et le marché européen. Elle confirme également l’importance croissante des véhicules électriques dans la stratégie industrielle du constructeur japonais.