ECO MOTORS NEWS a eu l’opportunité d’essayer les deux modèles de la nouvelle ère électrique de la marque : la Can-Am Origin 2025 et la Can-Am Pulse 2025. Au terme de deux essais complets, découvrez les différentes caractéristiques de ces deux-roues.

La marque Can-Am est née dans les années 1970 sous la bannière de Bombardier, avec des motos et véhicules tout-terrain destinés à la compétition. Elle s’est imposée comme un acteur important des courses d’enduro avant de perdre du terrain face aux constructeurs japonais.
C’est à partir des années 2000 que la marque connaît un rebond. Elle n’a cessé d’élargir son catalogue : des traditionnels deux-roues tout-terrain aux « side-by-side », en passant par les trois-roues conçus pour la route. C’est désormais vers les deux-roues électriques que Can-Am s’est tournée. Mais il aura fallu patienter un peu avant de pouvoir les voir sur les routes de l’Hexagone. Nous ne pouvions donc pas passer à côté : de ce fait, nous avons décidé de tester non pas un, mais bien deux modèles de Can-Am qui visent des usages urbains et périurbains spécifiques : l’Origin, pensée pour la polyvalence, et la Pulse plus axée sur l’usage citadin.
L’occasion de dresser un comparatif basé sur nos ressentis au guidon de ces bolides électriques haut de gamme, qui ont troqué le Canada pour nos pavés parisiens, le périphérique et les grands axes à proximité de la capitale.
Can-Am Origin 2025
La première bécane que j’essaie, c’est l’Origin, le modèle trail électrique au look affirmé. Et dès les premiers instants, je comprends vite pourquoi Can-Am la présente comme une moto polyvalente, adaptée à la route mais aussi, et surtout, au « off-road ». Roues à crampons, silhouette robuste, allure de dirt… elle reprend les codes d’une moto d’enduro et met à l’honneur les années glorieuses de la marque d’outre-Atlantique, d’où son nom « Origin ».

Une fois installé, la selle incurvée, qui épouse la forme du cadre, m’offre une position haute et confortable, bien qu’un peu étroite et ferme pour moi. Ce que l’on recherche avec une moto de ce gabarit (2,2 mètres de longueur pour 0,86 mètre de largeur), c’est d’être agile et maniable. Et sur ce point, le constructeur marque un point grâce au positionnement de la batterie, intégrée au châssis. Ce positionnement allège l’ensemble du bolide et améliore son agilité, ce qui m’a permis, en ville et sur le périphérique parisien (fortement fréquenté à ce moment-là), de me faufiler avec aisance entre les voitures.
Sur ce même environnement d’essai, je me suis senti tout de même plutôt vulnérable vis-à-vis des autres usagers, notamment lorsque j’empruntais l’interfile, car le modèle prêté n’était pas équipé de crash bars (possibilité de les inclure néanmoins). Ce qui m’a également déçu et gêné, c’est l’absence des feux de détresse… En interfile et en situation d’avertissement, c’est gênant.
Après la ville et le périphérique parisien, j’ai emprunté l’autoroute. Fidèle aux véhicules électriques motorisés, sur ce modèle de Can-Am, la prise de vitesse est immédiate ; je n’ai eu aucun mal à m’insérer. À 110 km/h, elle reste stable, mais la protection contre le vent est limitée à cette allure, car le pare-brise de série qui équipait ma moto n’était pas assez grand et ne me protégeait pas suffisamment.

Côté motorisation, le modèle d’essai est équipé du moteur ROTAX E-POWER de 35 kW (47 chevaux) qui assure des accélérations franches, presque trop directes et brutales, avec un 0 à 100 km/h en 4,3 secondes. L’un des points les plus agréables, symbole des véhicules électriques, c’est le frein régénératif, particulièrement réussi sur ce modèle. Petit clin d’œil également à la marche arrière, efficace et pratique pour se garer en ville. Quant à elle, l’autonomie affichée est de 145 km en ville et 115 km en usage mixte, valeurs fidèles à la réalité au vu de mon essai.
Les informations du véhicule sont visibles sur un écran tactile de 10 pouces. Compatible avec Apple CarPlay, son interface est claire et intuitive, les commandes réactives et l’ergonomie bien pensée. Il vient habiller cette moto au design sobre mais moderne, constitué de matériaux de qualité. Personnellement, son esthétique ne m’a pas particulièrement touché. Ce design séduira surtout ceux qui privilégient la fonctionnalité à l’originalité, car ce qu’elle fait, elle le fait bien.
Can-Am Pulse 2025
La deuxième bécane que je prends en main, c’est la Pulse, et là, changement de décor. Plus basse, mais plus compacte, elle adopte clairement les codes du roadster urbain. Son design est plus agressif, elle se fond plus facilement dans le paysage citadin que sa sœur Origin. Dès les premiers mètres, je sens que la position de conduite est différente : plus sportive, plus ramassée, mais aussi plus accueillante, surtout sur les trajets un peu plus longs. La selle est bien pensée, même si on reste sur une assise ferme et toujours trop étroite à mon goût.

En ville, la Pulse se montre agréable à piloter. Ce qui m’a de nouveau marqué, c’est la vivacité du moteur électrique. Sa maniabilité est bonne mais moins performante que sa camarade, sûrement due à la position de conduite qui est différente. Ce modèle est sur le papier plus rapide que l’Origin ; en effet, la Pulse est plus rapide, même si équipée du même moteur de 35 kW (47 chevaux), avec un 0 à 100 km/h en 3,8 secondes, une différence du fait de son poids : 177 kg contre 187 kg pour l’Origin !
Sur le périphérique, globalement, la Pulse propose la même qualité de conduite mais également les mêmes défauts… Moins agile que l’Origin mais toujours réactive, la Pulse reste à l’aise dans les espaces étroits. Cette fois-ci, l’absence de crash bars m’a moins dérangé, sûrement du fait de la position de conduite différente, mais je ne me leurre pas, la sécurité n’est pas optimale. L’accélération est encore trop brutale à mon goût, il n’y a pas de juste milieu, ce qui peut rendre le bolide difficile à appréhender lors d’un départ arrêté. Et comme l’Origin, il n’y a pas la possibilité d’activer les feux de détresse (un vrai frein selon moi). Cependant, comme pour l’Origin, le frein régénératif est présent, mais moins linéaire que sur l’Origin. Il demande un petit temps d’adaptation, mais reste efficace et appréciable. Pour cette version de la marque canadienne, l’autonomie annoncée est de 160 km en ville et 130 km en usage mixte, et sur mon essai, ces chiffres semblent cohérents.

Même ressenti sur l’autoroute : prise de vitesse immédiate, agréable et adaptée à la vitesse, mais grosse prise au vent si ma position de conduite n’est pas totalement couchée. L’absence de pare-brise (qui se comprend au vu de l’esthétique) est quand même palpable.
L’écran tactile de 10,25 pouces est le même que sur l’Origin : clair, réactif, compatible Apple CarPlay et bien intégré dans le cockpit. L’interface est plus épurée, ce qui colle bien à l’esprit de la Pulse : simple, directe, sans fioritures.
Esthétiquement, elle joue la carte de la sobriété urbaine. Pas de détails tape-à-l’œil, mais une ligne cohérente, moderne, qui plaira à ceux qui cherchent une moto discrète, mais bien construite. Personnellement, je trouve qu’elle manque un peu de caractère visuel malgré les petites touches de jaune flashy, mais elle compense par son efficacité.

En Bref
Au terme de ces essais, difficile de ne pas saluer le virage pris par Can-Am. Avec l’Origin et la Pulse, la marque canadienne fait une entrée sérieuse et crédible sur le marché des deux-roues électriques. L’Origin séduit par sa polyvalence et son tempérament de trail électrique capable d’affronter la ville comme les chemins, quand la Pulse assume un positionnement plus citadin, compact et pratique.
Si tout n’est pas parfait, notamment en matière d’équipement de sécurité et de confort, Can-Am démontre que son savoir-faire historique en matière de véhicules puissants et robustes peut se transposer avec réussite dans l’univers du zéro émission. Cependant, le prix de ces modèles reste élevé, ce qui pourra freiner une partie des acheteurs potentiels : l’Origin débute à 13 799 €, tandis que la Pulse commence à 12 999 €, des tarifs qui les positionnent clairement sur le segment premium.















