Le véhicule électrique (VE) occupe une place de plus en plus importante dans le paysage automobile français. En 2024, selon les données gouvernementales, les voitures 100 % électriques représentent 16,8 % des ventes, confirmant une stabilisation après une forte croissance entre 2020 et 2023. Le marché marque un changement dans les positions des fabricants, avec des segments populaires qui évoluent et une transition vers l’électrification.
Après une forte croissance, les ventes de véhicules électriques reculent de 2,7 %, passant de 303 900 unités en 2023 à 295 600 en 2024. Leur part de marché reste stable à 16,8 %, contre 16,7 % l’année précédente. Les ventes d’hybrides rechargeables suivent la même tendance, avec 147 100 immatriculations, soit une baisse de 9,6 %. Dans le même temps, les motorisations thermiques poursuivent leur déclin. Le diesel tombe à 7,2 % des ventes, tandis que l’essence chute de 37 %, représentant désormais 30,2 % du marché. L’hybride diesel devient marginal avec seulement 0,8 % des ventes (contre 1,2 %). À l’inverse, l’hybride non rechargeable essence connaît une forte progression, devenant ainsi la motorisation la plus vendue en France.
Les alternatives énergétiques (gaz naturel/GPL) stagnent à 3,2 % de part de marché. Cela montre un recul des motorisations thermiques traditionnelles, une stagnation des nouvelles énergies, et une montée de l’hybride classique comme solution transitoire.
Les voitures électriques les plus vendues en France en 2024 : une recomposition du marché
La stabilisation après plusieurs années de croissance soutenue marque un repositionnement des marques dominantes et un renouvellement des modèles populaires.
Tesla en perte de vitesse, Renault en pleine ascension
Longtemps leader incontesté, Tesla voit ses ventes reculer. La Tesla Model Y, bien qu’encore en tête avec 28 576 unités vendues en 2024, enregistre une baisse de 23 % par rapport à 2023. Son autre modèle, la Tesla Model 3, chute de 52,7 %. Cette baisse est en partie due à l’arrivée de concurrents français plus accessibles et mieux adaptés aux attentes des consommateurs.

À l’inverse, Renault profite de cette dynamique pour devenir leader du marché des véhicules électriques en France. La Peugeot e-208 confirme son succès avec 23 602 exemplaires écoulés. La Renault Megane E-Tech résiste bien, totalisant 16 800 immatriculations. Le constructeur a séduit avec de nouveaux modèles attendus. La Renault 5 E-Tech, récemment lancée, enregistre 9 973 immatriculations, et le Renault Scénic E-Tech s’impose avec 8 953 unités vendues dès sa première année.
Les SUV électriques connaissent aussi un grand succès. La Peugeot e-2008 enregistre une hausse de 95,1 % avec 8 944 ventes, tandis que le BMW iX1 affiche une progression de 135,9 %, avec 8 940 unités écoulées.
En revanche, certains modèles emblématiques connaissent une régression. C’est le cas de la Fiat 500e, qui chute de 33 % avec 16 153 unités vendues, perdant du terrain face à des alternatives plus récentes.
Un marché dominé par Renault, Tesla et Peugeot
Renault devient le premier constructeur de véhicules électriques en France, avec 16,9 % de part de marché, en progression de 2,3 points. Tesla recule à 15,8 %, tandis que Peugeot gagne du terrain avec 14,7 %, soit une hausse de 1,1 point. Volkswagen et BMW continuent de se disputer des parts de marché, avec respectivement 9,2 % et 7,1 % des immatriculations.
L’année 2024 marque un tournant pour le marché des véhicules électriques en France, avec une transition vers un marché plus diversifié. Tesla perd de son influence face aux constructeurs français qui ont su adapter leur offre aux besoins des consommateurs. Renault s’impose comme le leader, avec une offre attractive et un réseau bien implanté.
L’évolution des ventes montre également une diversification des choix des consommateurs. Alors que le marché entre dans une phase de consolidation, la bataille entre les constructeurs devrait encore s’intensifier dans les années à venir, avec l’arrivée de nouvelles innovations et de modèles toujours plus compétitifs.

Parc automobile électrique en circulation
À la fin de l’année 2024, la France comptait près de deux millions de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation, selon l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique Avere-France, dont 1,3 million étaient 100 % électriques.
La France se positionne comme le troisième marché du véhicule électrique en Europe, derrière le Royaume-Uni, qui a enregistré 382 000 immatriculations en 2024, et l’Allemagne, avec 381 000 immatriculations. La part des véhicules électriques dans les ventes européennes s’élève à environ 15 %, contre 16,8 % en France.
Prix et rentabilité des véhicules électriques
Le prix moyen d’un véhicule électrique neuf au premier semestre 2024 s’établit à 43 000 euros. Ce montant est en baisse par rapport à 2022, où il s’élevait à 45 000 euros, mais en légère hausse par rapport à 2023, où il atteignait 42 000 euros.
Certains modèles accessibles permettent toutefois de réduire l’investissement initial. La Dacia Spring est disponible à partir de 16 900 euros, tandis que la Leapmotor T03 affiche un prix d’entrée de 17 900 euros. La Citroën ë-C3 est proposée dès 23 000 euros et la Renault Twingo E-Tech avoisine les 22 900 euros.
En comparaison, un véhicule essence moyen coûte environ 27 000 euros en 2024, contre plus de 28 000 euros un an plus tôt. Le prix des véhicules diesel a, lui, connu une hausse, atteignant 40 000 euros en 2024, contre 38 000 euros en 2023, selon les données du cabinet AAAData.

Malgré la réduction progressive de l’écart, les véhicules électriques restent entre 30 et 40 % plus chers à l’achat que leurs équivalents thermiques.
En 2019, la France comptait environ 30 modèles de véhicules électriques différents commercialisés, selon les données de l’Avere-France et du CCFA (Comité des Constructeurs Français d’Automobiles). En 2024, ce chiffre a explosé puisque l’on est passé à plus de 120 modèles disponibles sur le marché français d’après les données consolidées de l’Avere-France et de la Plateforme Automobile (PFA).
Ainsi, malgré un prix d’achat encore élevé, l’offre se diversifie, contribuant à une adoption accélérée.
Autonomie et diversité de l’offre
L’autonomie des véhicules électriques continue de s’améliorer, bien que des disparités persistent. En 2024, les modèles d’entrée de gamme, tels que la Dacia Spring et la Fiat 500e, offrent une autonomie de 220 à 320 kilomètres, tandis que les modèles haut de gamme, comme la Tesla Model Y, peuvent dépasser 500 kilomètres avec une seule charge.
Le nombre de modèles disponibles a également fortement augmenté, ce qui contribue à une adoption plus rapide des véhicules électriques.
L’année 2024 marque une transition pour le marché des véhicules électriques en France, avec une stabilisation des ventes après une période de forte croissance. Le marché se diversifie avec des modèles plus accessibles, une autonomie améliorée et une forte demande pour les SUV électriques. Si le prix d’achat reste un frein majeur, la dynamique du marché reste orientée vers une électrification croissante du parc automobile français.