Tout comme le parc automobile, celui de la moto doit se réinventer avant 2035. Les scooters et motos électriques se répandent progressivement dans nos villes, séduisant autant les citadins soucieux de leur empreinte carbone que les amateurs de nouvelles technologies. Mais avant de faire le pas, plusieurs questions cruciales s’imposent au consommateur…

Au vu de la taille réduite de la batterie, l’autonomie est-elle suffisante pour vos trajets maison-boulot ? Où, quand et comment se font les recharges ? Êtes-vous éligible aux aides de l’État ? Les bornes sont-elles différentes de celles des voitures électriques ? Et bien d’autres encore… Toutes ces questions (légitimes) sont des inquiétudes qui freinent l’achat d’un scooter ou d’une moto électrique.
Basile Delaruelle, étudiant parisien et propriétaire d’un scooter électrique, en fait l’expérience au quotidien : « Je peux faire un aller-retour entre chez moi et mon école, mais vraiment pas beaucoup plus… Au deuxième trajet retour, c’est-à-dire une fois que j’ai parcouru une vingtaine de kilomètres, je me retrouve souvent en dessous des 20 %, et automatiquement le scooter bride sa vitesse. » Une lassitude bien représentée par le cours du marché de ces deux-roues sur les deux dernières années…
Pour remettre en contexte, sur la période 2019-2022, le marché connaît une hausse significative de ventes, due à plusieurs facteurs :
● Les restrictions grandissantes des ZFE (Zones à Faibles Émissions),
● Les aides gouvernementales à l’achat d’un scooter électrique,
● L’essor des livraisons à domicile (majoritairement pendant la période COVID-19, avec Deliveroo, UberEats, etc.).
Tous ces changements ont poussé les entreprises comme les particuliers à saisir l’opportunité de ce VE. Résultat : en 2022, 50 992 immatriculations en France, soit un marché qui connaît une augmentation de 71,1 % par rapport à 2021 (selon l’Observatoire Solly Azar – AAA Data).

En revanche, depuis 2023, la tendance s’est inversée… Pour cette année, le marché des deux-roues électriques connaît une baisse de 16 %. Et cette dynamique ne s’est pas redressée depuis…
Plusieurs facteurs freinent l’adoption de ce VE chez les usagers. Les deux-roues se heurtent à des alternatives de plus en plus nombreuses et… beaucoup plus souples. Les vélos ou trottinettes à assistance électrique ne nécessitent par exemple pas de permis, ce qui élargit énormément le public ciblé. Basile confirme la complexité pratique de ce VE : « Sur mon scoot électrique, je dois démonter la batterie chaque soir pour la recharger chez moi. C’est vite contraignant, surtout quand on n’a pas de garage. » D’autant que la portabilité de ces batteries reste relative : « C’est lourd… Quand on bouge toute la journée, se balader avec sa batterie sous le bras, ce n’est vraiment pas pratique. »
Pourtant, entre contraintes écologiques, réglementations anti-pollution et hausse du prix des carburants, en 2025, les scooters électriques s’imposent comme un virage à prendre impérativement, mais à négocier avec rigueur. Néanmoins, même si l’affaire est belle, il reste essentiel de bien se renseigner sur ses besoins et sur son budget avant d’acheter un scooter ou une moto électrique…
Quel permis pour quel véhicule ?
Pour les deux-roues thermiques, la règle était assez simple :
● Moteur de 50CC = Permis AM (ancien BSR)
● Moteur 125CC = Permis A1 (ou « permis 125 ») ou bien Permis B + « Formation 125 »
● Moteur de +125CC (et plus puissant) : Permis A
Concernant les équivalents électriques, les termes sont un tout petit peu plus techniques… Avec l’arrivée des scooters, motos et maxi-scoots électriques, la notion de cylindrée évolue :
● Équivalent 50CC : scooters dont la puissance est à environ 4 kW, vitesse max 45 km/h (Accessible avec le permis AM / BSR)
● Équivalent 125CC : scooters dont la puissance est entre 4 kW et 11 kW, capables d’aller au-delà de 45 km/h (Accessible avec le permis A1 ou Permis B + « Formation 125 »)
● Maxi-scooters & Motos électriques (puissance entre 11 kW et 35 kW) : Requiert le permis A2, accessible dès 18 ans, avec un examen théorique et pratique

Les modèles ultra-performants, une catégorie ≥ 35 kW
Certains maxi-scooters 100 % électriques, à l’image du BMW CE-04, ont des ambitions bien ciblées. Dès 2014, BMW lance sa gamme « C-Evolution » avec un objectif clair : concurrencer les références du marché comme le T-Max de chez Yamaha ou le Forza de chez Honda, plébiscités pour leurs performances proches de celles de véritables motos sportives.
Pour pallier ce recul du marché des deux-roues électriques, certaines entreprises comme Zero Motorcycles cassent leur prix sur certains modèles. Comptez des réductions allant jusqu’à 6000 €, selon les modèles et les années de fabrication. Les remises concernent toute la gamme, de l’équivalent 125 CC aux modèles les plus puissants.
Celle-ci vise à rendre ces motos plus accessibles, attirer plus de monde et dégrossir la marche vers le deux-roues électrique.
À l’heure où les villes cherchent à se débarrasser du thermique, ces VE représentent des alternatives crédibles. Mais ce choix doit mûrir, entre contraintes techniques et incitations financières.