News Publié le 04/06/2025
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ZFE supprimées : une semaine noire pour l’écologie française…

C’est une décision qui a provoqué une onde de choc chez les écologistes : les zones à faibles émissions (ZFE) ont été supprimées à l’Assemblée nationale ce mercredi 28 mai 2025. Cette mesure, pensée pour limiter la pollution dans les grandes agglomérations, a été enterrée dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique.

Crédit : Guillaume Laurens / Actu Toulouse

Une résonance politique improbable

À l’origine, c’est le Rassemblement national (RN) qui a lancé l’offensive contre les ZFE, au nom de la « liberté de circuler » pour tous les véhicules, peu importe leur vignette Crit’Air… Mais cette croisade automobile a trouvé un écho inattendu jusque dans les rangs opposés à l’extrême droite. À gauche de l’échiquier politique, La France insoumise (LFI) a, elle aussi, voté pour la suppression de ces zones, dénonçant une mesure socialement injuste. Selon les Insoumis, les ZFE pénalisent avant tout les travailleurs modestes qui dépendent de leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail ou, tout simplement, pour exercer leur métier (dans certains secteurs d’activité).

Dépit chez les Verts…

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts (EELV), s’est exprimée suite à cette décision qu’elle qualifie de « tournant dramatique ». Sur son compte X (ex-Twitter), elle s’indigne : « C’est la pire semaine pour l’écologie depuis longtemps. » Elle pointe du doigt une majorité hétéroclite, allant du RN jusqu’à LFI, en passant par quelques députés macronistes, qui ont voté pour la suppression des ZFE, adoptée à 98 voix contre 51.

Un pas en arrière pour l’écologie ?

La suppression des ZFE s’inscrit dans une tendance plus large de remise en cause des politiques environnementales, souvent critiquées pour leur technocratie ou leur déconnexion des enjeux sociaux. Le signal politique, lui, est sans équivoque : en pleine crise climatique, la France choisit d’alléger une contrainte écologique au nom de l’accessibilité économique, quitte à compromettre la dynamique de long terme initiée depuis plusieurs années.

Ironie de l’histoire, ces zones étaient pourtant soutenues par le président Emmanuel Macron et mises en œuvre sous le gouvernement d’Édouard Philippe. En 2022, notre chef de l’État annonçait, suite à sa réélection : « La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas. » Trois ans plus tard, le cap écologique du parti présidentiel interroge.