Née en 2016, SERES s’est fait une place en quelques années seulement au premier plan parmi les acteurs de l’électromobilité. D’abord grâce à son succès commercial comme constructeur sous l’appellation AITO puis à un partenariat stratégique avec Huawei. Aujourd’hui, SERES s’attaque à l’Europe en présentant, à Munich, lors du salon IAA Mobility, son système de “Super Range-Extender”, un prolongateur d’autonomie ultra-efficace.
L’histoire de SERES illustre bien à quel point l’industrie automobile chinoise a su se réinventer vitesse grand V. Fondée en 2016 comme une marque de mobilité électrique au sens global du terme, l’entreprise s’est trouvé un partenaire de taille : le géant Huawei. C’est avec le fleuron de la tech chinoise que SERES a développé AITO, constructeur local au succès quasi immédiat (750 000 voitures vendues en quatre ans d’existence, c’est fou) grâce à un positionnement haut-de-gamme, depuis totalement racheté par Huawei en 2023. Les relations sont toujours au beau fixe entre toutes ces entreprises qui cohabitent désormais dans le même univers, liées par des partenariats.
SERES, autonomie longue durée et vision à long terme
Aujourd’hui, SERES, via sa branche SERES Power, se focalise principalement sur la conception et la fabrication de moteurs électriques, notamment pour les fameuses voitures à prolongateurs d’autonomie (EREV) qui cartonnent en Chine. Elles utilisent de petits moteurs thermiques, alimentées en essence, qui, au lieu d’actionner les roues, servent de générateurs pour recharger les batteries. C’est d’ailleurs une nouveauté concernant ces systèmes que SERES est venue présenter au salon IAA Mobility de Munich.
Le “Super Range-Extender System”, dont le nom semble tout droit sorti d’un film Marvel, utilise la technologie maison RoboREX. Selon SERES, sa gestion active de l’énergie lui permet de réduire de 15% la consommation de carburant, de réduire le bruit de 90% et d’offrir un rendement spectaculaire de 3,65 kWh par litre de carburant. Le tout avec une efficacité énergétique maximale de près de 45% quand la plupart des moteurs essence actuels peinent à dépasser les 35%.

Cette présentation en Europe n’est pas anodine. Les EREV n’ont pas encore la côte de notre côté du globe, mais ça semble principalement dû à des raisons de notoriété, de rareté des modèles et d’absence de ce type de véhicules aux catalogues de constructeurs européens. Avec quelques 3 900 brevets à son nom et une croissance de 132 % sur l’année dernière, SERES compte bien changer la donne et ajouter de nouveaux partenaires industriels à son portfolio déjà bien rempli. Une affaire à suivre donc, car à l’heure où le marché européen de l’électromobilité est en pleine transition, où le flou autour de l’interdiction du 100% thermique est persistant, l’installation de bornes de recharge encore trop sporadique et, surtout, où l’autonomie constitue le facteur d’hésitation le plus persistant chez les automobilistes au moment de passer à l’électrique, les prolongateurs d’autonomie apparaissent comme une solution très intéressante.