Alors que la mobilité électrique prend de plus en plus de place, les idées reçues à son sujet se multiplient. ECO MOTORS NEWS a donc passé au crible 10 clichés tenaces sur les voitures électriques afin de démêler le vrai du faux…

« La voiture électrique pollue plus qu’une thermique à cause de sa batterie »
Faux. À condition, bien entendu, de prendre en considération toute la vie de la voiture électrique, de sa fabrication jusqu’à la casse, dans ses calculs. En effet, les émissions de CO₂ qui découlent de sa fabrication sont supérieures à celles constatées lors de la fabrication d’une voiture thermique. C’est simple, la plupart des sources s’accordent sur un chiffre : lors de la fabrication d’une batterie, un kWh = 150 à 200 kg de CO₂ dans l’atmosphère. Mais, à l’usage, la voiture électrique rembourse rapidement cette dette en émettant, selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), jusqu’à 20 fois moins de CO₂ au kilomètre. Mais c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens. Alors qu’en est-il d’un cycle de vie complet ? Toujours selon l’ADEME, une voiture électrique aura émis 75 g de CO₂/km contre 190g CO₂/km pour une thermique, soit 2,5 fois moins !
« Une voiture électrique est zéro émission »
Faux. Médias, constructeurs et même politiques utilisent généralement ce raccourci pour marquer les esprits. Mais comme vu juste avant, la fabrication de la batterie notamment, mais aussi l’origine de l’électricité utilisée pour recharger une voiture électrique font (un peu) grimper les émissions de cette dernière.

« Les batteries des voitures électriques ne durent pas plus de 3 ans »
Faux. Ce cliché tenace est né du manque de recul concernant la longévité des batteries puisque le marché, encore jeune, ne permettait pas, pendant longtemps, d’avoir assez de données pour établir une moyenne. Aujourd’hui, il est possible d’affirmer que la durée de vie d’une batterie s’étale entre 8 et 12 ans et permet de dépasser largement les 100 000 kilomètres. Des batteries qui sont ensuite réutilisables dans d’autres domaines moins gourmands en énergie ou peuvent tout simplement être recyclées.
« Les batteries des voitures électriques ne sont pas recyclables »
Faux. Les batteries lithium-ion, les plus répandues aujourd’hui, sont recyclables et il est possible de récupérer jusqu’à 95 % des matériaux utilisés ! Certes, la filière est encore un peu “verte” mais elle gagne en maturité et des usines de recyclage sont sorties ou sortiront prochainement de terre pour suivre l’augmentation du volume de voitures électriques vendues et dont on devra un jour recycler les batteries.
« Les voitures électriques sont moins chères à l’usage »
Vrai. Les voitures électriques s’avèrent généralement plus économiques à l’usage que leurs homologues thermiques. Dépendamment du modèle — et de la conduite du pilote ! — Le TCO (pour “Total Cost of Ownership” ou “coût total de possession” en français) d’une voiture électrique est bien inférieur à celui d’une thermique équivalente et le coût d’usage mensuel peut-être jusqu’à 50 % inférieur. La raison principale, c’est bien entendu l’économie réalisée sur le carburant, mais, l’entretien, moins fréquent et concernant moins de pièces chères à fabriquer, est, lui aussi, moins onéreux.

« C’est trop long de recharger une voiture électrique »
Vrai et Faux. La durée de recharge dépend de la puissance de la borne et de la capacité de la batterie. Une recharge sur sa borne à domicile peut durer jusqu’à sept heures, mais sur autoroute, des bornes de recharge rapide permettent le plus souvent de charger jusqu’à 80 % en 30 minutes, voire 20 minutes selon le fournisseur. Toujours plus long que faire son plein d’essence, surtout si l’on ajoute les files d’attente, mais l’augmentation constante du nombre de bornes de recharge et les innovations technologiques en cours permettront prochainement de raccourcir encore un peu plus la longueur des arrêts.
« Les voitures électriques prennent plus souvent feu que les voitures thermiques »
Faux. Ce cliché est tenace. Pourtant, début 2024, l’organisme américain National Transportation Safety Board a réalisé une étude qui a coupé court au débat. Pour 100 000 voitures 100 % électriques vendues, on dénombre 25 incendies. Côté thermique, ce sont 1 530 véhicules à essence qui prennent feu pour 100 000 exemplaires vendus ! Il est vrai, cependant, que l’extinction d’un feu de voiture électrique demande beaucoup plus d’eau, et que les hybrides sont plus sujettes aux incendies que leurs consœurs électriques et thermiques. C’est peut-être de là que vient la confusion…
« Les voitures électriques sont trop chères »
Vrai, pour l’instant ! Le coût d’achat d’une voiture électrique est en moyenne plus élevé que celui d’une thermique. Mais les aides et les économies réalisées à l’usage permettent de réduire un peu la facture dans le temps. Et, c’est bien connu, plus un marché se démocratise, plus les prix baissent. Si on ajoute à cela un marché de l’occasion en pleine croissance, cette affirmation ne sera bientôt plus qu’un vieux cliché…

« Il est impossible de rentabiliser une voiture électrique »
Faux. En moyenne, en France, une voiture électrique coûte entre 150 € et 200 € par mois à son propriétaire en carburant, entretien et assurance — le loyer et le prix d’achat, eux, sont compris dans le TCO — contre 400 € à 800 € pour une thermique. En prenant la moyenne haute de l’électrique et la moyenne basse du thermique, on obtient tout de même une différence de 200 € par mois. Pour une voiture électrique achetée 10 000 € plus chère que son équivalent thermique, il faut donc moins de cinq ans pour s’y retrouver.
« L’autonomie réelle des voitures électriques est bien inférieure à celle annoncée »
Vrai. Cela s’explique par le protocole WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure) utilisé pour calculer l’autonomie qui sera annoncée sur la fiche technique. Ce dernier, comme la plupart des protocoles standardisés, n’est pas encore capable de recréer les conditions de conduite de la vie de tous les jours. Ainsi, on a constaté que l’autonomie réelle peut être inférieure de 10 à 30 % à l’autonomie annoncée. Des variations qui dépendent de la conduite du propriétaire, du type de routes parcourues, du climat, de l’utilisation ou non de la clim et du chauffage, bref, comme sur une thermique finalement !