Après la version électrique de la R5, best-seller de cette année 2025, Renault nous refait le coup avec la 4L. Autre voiture mythique de la marque au losange, elle a eu droit, elle aussi, à sa version électrique, et ECO MOTORS NEWS a eu l’occasion de la tester. Découvrez la Renault 4.

Boulogne-Billancourt, région parisienne. Sous un soleil de plomb, l’équipe d’ECO MOTORS NEWS a rendez-vous avec une icône : la 4L. Mais pas celle que votre tonton conserve dans sa grange, ou celle sur laquelle votre père a appris à conduire, non, celle de 2025, 100 % électrique. La Renault 4 E-Tech, tout comme la R5 quelques mois auparavant, s’inscrit dans la stratégie de la marque au losange de faire revivre ses modèles les plus emblématiques en version électrique.
La nôtre est bicolore, en brun terracotta et noir, équipée de la motorisation la plus puissante de la gamme, 52 kWh, promettant 410 km d’autonomie et 150 chevaux. Et, c’est la signature ECO MOTORS NEWS, nous allons la faire “souffrir” un peu : centre-ville, parking exigu de centre commercial, grands axes plus ou moins bouchés, périphérique aux heures de pointe, grands échangeurs, mais aussi, pour qu’elle respire un peu, une virée au Bois de Boulogne.
Cette Renault 4 E-Tech se positionne comme une berline compacte/un petit SUV/une grande citadine baroudeuse ; bref, elle est inclassable. Comme son illustre prédécesseur d’ailleurs. Alors, on va voir si elle est capable d’assumer la polyvalence qu’elle promet !

Néo-rétro et rustique électrique
Sans tomber dans l’excès, la Renault 4 E-Tech reprend de nombreux codes visuels de la 4L : calandre verticale, capot gonflé, passages de roues marqués, haute garde au sol, petites custodes et feux arrière ovales. Le résultat séduit en réussissant à tenir l’équilibre entre hommage appuyé et design ancré en 2025, mesurant à peine plus de 4,10 mètres. La filiation avec la 4L originelle ne s’arrête pas au design extérieur.
À l’intérieur, la position de conduite, bien qu’ajustable, conserve une certaine rusticité, avec une assise haute et un dossier relativement droit, qui évoquent l’esprit de l’époque. Les genoux légèrement relevés renforcent cette sensation. Idem pour les sièges en tissu aux coutures contrastantes et le levier de vitesse derrière le volant comme sur la 4L des années 60.

La visibilité, quant à elle, est correcte, même si l’arrondi du capot peut donner l’impression, au premier abord, que la voiture est plus longue qu’elle ne l’est réellement. Après quelques heures, on s’y adapte sans peine. L’ergonomie générale est bien pensée, avec un habitacle spacieux et un coffre généreux pour la catégorie. Mention spéciale au volant, particulièrement agréable en main et offrant une direction réactive et précise. La voiture répond rapidement aux sollicitations, ce qui s’avère être l’un de ses atouts majeurs.
Polyvalence et… dynamisme !
Au volant, cette version 52 kWh nous a plu immédiatement par son agrément de conduite. L’accélération est franche, la reprise instantanée – effet classique, mais toujours plaisant de l’électrique – et le freinage efficace. Le mode « One Pedal » est parfaitement calibré : intuitif, facile à doser et particulièrement agréable en ville, notamment dans les bouchons.

De son côté, la tenue de route surprend agréablement. Malgré un châssis souple et des suspensions qui le sont tout autant, la Renault 4 électrique conserve une certaine agilité. Le poids conséquent (plus d’1,5 tonne à vide) ne se fait pas ressentir au volant. En ville, elle excelle grâce à sa maniabilité et à son rayon de braquage réduit (10,8 m, soit un peu moins que sa principale concurrente, l’Opel Mokka), tandis que sur routes sinueuses, elle offre des sensations proches de celles d’une petite GTI ! Bon, on s’enflamme peut-être un peu, mais ça reste une vraie surprise, qui rend la conduite plaisante et plus dynamique que ce que l’on attendait.
Quid des équipements ?
On en parlait plus haut, le levier de vitesse, s’il ajoute de la personnalité à l’habitacle, manque toutefois de réactivité et demande un temps d’adaptation. Même constat pour les commandes de volume placées au-dessus de l’écran central : deux petits boutons “old school”. Un hommage rétro sympathique, mais pas forcément en phase avec les attentes modernes, surtout à ce niveau de prix. La caméra de recul, quant à elle, déçoit par sa définition, rappelant les standards d’il y a une décennie.
Enfin, l’indicateur d’autonomie s’est montré perfectible durant l’essai. Si l’affichage en pourcentage reste fiable, celui en kilomètres manque parfois de précision. Lors de notre essai, réalisé en conditions difficiles (coffre chargé, trois passagers à bord, chaleur caniculaire, climatisation au maximum et manœuvres fréquentes), l’ordinateur de bord a affiché un écart notable : après avoir parcouru 100 km, la batterie était passée de 100 % à 62 % — ce qui reste cohérent — mais l’autonomie restante affichée en kilomètres avait chuté de 410 à 218 km, soit une perte de près de 50 %, difficile à expliquer.

Mais il y a aussi du bon. Le volant ne se contente pas d’une très belle ergonomie, on y trouve également toutes les commandes importantes : freinage régénératif, one pedal, modes de conduite (dont un personnalisable), etc. Le tableau de bord électronique est de qualité, tout comme l’écran central connecté. Renault a misé sur un partenariat avec Google et une intelligence artificielle développée avec ChatGPT, mais propose également la possibilité de connecter son Apple CarPlay.
Volant et sièges chauffants sont un sacré plus, notamment en hiver puisqu’ils permettent de ne pas augmenter le chauffage et donc réduire l’autonomie. Le côté “cockpit”, avec toute une ligne de boutons sous l’écran, rend le tout facile d’accès, intuitif et pratique. Concernant le son, on trouve neuf haut-parleurs Harman Kardon et c’est très agréable. En règle générale, les équipements sont dans l’air du temps et les finitions sont excellentes.
Populaire dans l’esprit, moins dans le prix
Reste à savoir si cette R4 sauce électrique est une voiture populaire. Et, par voiture populaire, on entend une voiture qui “parle” à tout le monde. C’était le cas de la 4L, mais aussi de la R5, de la Clio, du Scénic et de la Twingo chez Renault, des Peugeot 106, 205, 206, des Citroën BX, DS et Xsara ou encore de la Volkswagen Golf. La liste n’est pas exhaustive, mais ça donne une idée. Et, pour entrer dans cette catégorie, il faut remplir plusieurs critères : l’esprit, le prix et la longévité.

Pour l’esprit, la Renault 4 E-Tech conserve l’ADN de la 4L : une voiture simple, pratique, conçue pour la famille et les usages quotidiens. Son confort, sa modularité et son agrément de conduite en font une voiture inclassable, entre petit SUV et grande berline compacte, polyvalente et très convaincante. On a également noté, le temps de notre essai, un nombre important de passants qui tournaient la tête sur notre chemin, preuve que cette R4 électrique intrigue. Certains sont allés jusqu’à s’arrêter pour discuter avec l’équipe, notamment de leurs histoires personnelles avec la 4L et à quel point cette mouture 2025 faisait remonter certains de leurs souvenirs.
Concernant le prix, elle est proposée à partir de 29 990€ pour la version 40 kWh, et 37 490€ pour la version 52 kWh que nous avons essayée. Elle s’éloigne donc quelque peu de l’accessibilité populaire qui a fait le succès de son aînée. Mais c’est aussi le prix à payer pour une fabrication française à Maubeuge, et un niveau de finitions à la lisière du haut de gamme.
Enfin, reste la question de la longévité. Pour ça, il faudra attendre un peu pour voir si la Renault 4 E-Tech deviendra aussi culte que son aïeule. Du côté d’ECO MOTORS NEWS, on est plutôt optimistes à ce sujet !
Les notes ECO MOTORS NEWS de la Renault 4

- Modèle essayé : Renault 4 E-Tech 52 kWh
- Autonomie : 410 km (WLTP)
- Consommation : Entre 14.7 kWh/100km et 15.6 kWh/100km
- 0 à 100 km/ h : 8,5 s
- Vitesse max : 150 km/h
- Volume du coffre : 420 litres
- Prix : 37 490€















