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ExpertisesPublié le 15/08/2025
5 min

L’électromobilité française en 2025 : entre innovations et défis

En ce début d’année 2025, l’industrie automobile française intensifie ses efforts pour s’adapter à la transition énergétique. Entre avancées technologiques, développement des infrastructures de recharge et évolutions réglementaires, le paysage de l’électromobilité connaît des transformations majeures.

Jeune homme rechargeant sa voiture électrique, symbole de l’électromobilité urbaine et durable.
Jeune homme rechargeant sa voiture électrique, reflétant le déploiement des infrastructures de recharge en France.

Depuis janvier, les constructeurs français, tels que Renault et Stellantis, poursuivent leurs investissements dans le développement de véhicules électriques performants et accessibles. Renault, un leader européen de la voiture électrique, continue de miser sur la technologie V2G. Cette technologie permet de redistribuer de l’énergie sur le réseau électrique (Vehicle to Grid). Elle peut également alimenter des appareils électriques (Vehicle to Load). Renault continue d’investir dans la recherche et le développement pour améliorer encore ses technologies et répondre aux enjeux de la transition énergétique.

Stellantis, de son côté, développe des plateformes modulaires dédiées aux véhicules électriques. L’objectif est de diversifier son offre tout en maîtrisant les coûts de production. Ce groupe automobile est un des leaders de l’innovation en France. Il se classe premier déposant de brevets français, avec 1 289 brevets enregistrés en 2024. Ces chiffres proviennent du palmarès annoncé par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI).

Par ailleurs, Vinci Autoroutes teste cette année une « autoroute électrique » capable de recharger les véhicules par induction sur un tronçon de deux kilomètres de l’A10 près de Paris. Ce projet, dirigé par Vinci Autoroutes en collaboration avec l’université Gustave-Eiffel et l’industriel Hutchinson depuis 2023, vise à tester la rentabilité énergétique de cette technologie innovante. Le dispositif est enfoui à quelques centimètres sous la chaussée. Il pourrait réduire les arrêts de recharge. Il pourrait également diminuer la taille des batteries nécessaires, contribuant ainsi à la décarbonation des transports, notamment pour les poids lourds.

Un réseau de recharge en pleine expansion

Le déploiement des infrastructures de recharge s’accélère en France. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, de nouvelles obligations imposent aux parkings de bâtiments ouverts au public de s’équiper de bornes de recharge, conformément aux dispositions de la loi d’orientation des mobilités (LOM). Les bâtiments non résidentiels avec plus de 20 places de parking doivent désormais installer des bornes de recharge pour véhicules électriques, avec au moins 5 % des places équipées, incluant des emplacements pour les personnes à mobilité réduite. De quoi satisfaire les automobilistes électriques : « C’est une évolution nécessaire pour accompagner la transition vers la mobilité électrique. Le manque de bornes de recharge était un frein majeur pour de nombreux conducteurs. Avec ces nouvelles obligations, il sera enfin plus simple de recharger son véhicule au quotidien. », explique Thomas, habitant d’Île-de-France.

Camion semi-remorque blanc circulant sur une route de montagne au coucher du soleil, symbole de transport et d’électromobilité.
Transport de fret et électromobilité : camion électrique circulant sur une route alpine, illustrant les véhicules électriques performants et durables.

Accessibilité de la recharge en copropriété

En copropriété, des mesures similaires ont été mises en place pour faciliter l’accès à la recharge des résidents. Selon le quatrième Baromètre IRVE publié par l’Avere-France, l’AFOR et Enedis, plus de 10 000 copropriétés sont désormais équipées de bornes de recharge. Par ailleurs, 33 880 copropriétés ont validé leur démarche pour installer une infrastructure de recharge. Ces initiatives visent à encourager l’adoption des voitures électriques. Elles améliorent l’accessibilité et la commodité de la recharge. Ainsi, elles répondent aux préoccupations liées à l’autonomie et aux infrastructures.

“Grâce à ces mesures, je peux enfin recharger ma voiture dans mon parking. Avant, je devais laisser ma voiture à plus de dix minutes de chez moi, c’était très fatiguant. J’ai fait des pieds et des mains pour qu’on ait ces recharges.”, se réjouit Laura, détentrice d’une voiture électrique. Bien que les chiffres soient en augmentation, le déploiement des infrastructures de recharge peine à suivre la croissance du marché des véhicules électriques. Toujours selon le baromètre, la France compte 269 000 immeubles collectifs avec un parking, mais seulement 3,94 % d’entre eux possèdent actuellement une solution de recharge collective.

Des incitations financières en mutation

Sur le plan réglementaire, le gouvernement français prévoit de réduire d’un tiers les aides à l’achat de véhicules électriques en 2025. Le budget passe ainsi de 1,5 milliard à 1 milliard d’euros. Le 2 décembre 2024, la prime à la conversion a été supprimée. Cette prime permettait d’obtenir une aide pour l’achat d’un véhicule moins polluant en mettant une ancienne voiture à la casse. Cette diminution s’explique par la baisse des coûts des véhicules électriques et leur part de marché croissante. Ainsi, le besoin de subventions est réduit.

Les fonds restants seront prioritairement destinés aux ménages à faibles revenus afin de garantir une transition plus équitable.

Le gouvernement renforce les pénalités sur les véhicules à fortes émissions de CO₂, en abaissant les seuils d’émission à 113 g de CO₂/km en 2025, puis à 106 g en 2026 et 99 g en 2027. Ces mesures visent à encourager l’adoption de véhicules plus propres et à accélérer la transition vers une mobilité durable.

Une filière qui doit encore relever des défis

L’année 2025 marque un tournant pour le secteur automobile français. Les acteurs du secteur mettent l’accent sur la durabilité, la sécurité et l’innovation. Toutefois, des défis subsistent. Ils concernent l’accessibilité financière des véhicules électriques, la densification des infrastructures de recharge et la gestion de l’impact environnemental lié à la production et au recyclage des batteries.

Les efforts de recherche se poursuivent sur des technologies alternatives, comme les batteries solides ou l’hydrogène. Ces innovations visent à améliorer l’autonomie et réduire l’empreinte carbone du secteur. La filière devra également se structurer pour assurer une meilleure recyclabilité des batteries. Elle devra aussi minimiser leur impact environnemental tout au long de leur cycle de vie.

La collaboration entre les pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs sera déterminante pour surmonter ces obstacles. Elle permettra de positionner la France comme un leader de l’électromobilité en Europe.

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