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InternationalPublié le 06/08/2025
5 min

Qui peut concurrencer la Chine sur le marché de la fabrication de batteries pour véhicules électriques ?

La Chine, leader incontesté de la fabrication de batteries, a produit plus des deux tiers des batteries lithium-ion actuellement en circulation. Cette domination peut être attribuée à un réseau industriel immensément puissant qui permet une internalisation complète de la chaîne d’approvisionnement. Elle est également due à des coûts de fabrication compétitifs et à un accès facile aux matières premières grâce aux liens économiques étroits que la Chine entretient avec les principaux pays fournisseurs.

Aerial view of the ACC gigafactory in Billy-Berclau, a major battery manufacturing site in France.
The ACC gigafactory in Billy-Berclau, France, is a leading European battery manufacturing facility focused on advancing EV battery production. (Crédit : ACC)

Cependant, avec l’essor récent et spectaculaire des véhicules électriques (VE), l’Europe et les États-Unis, entre autres, investissent massivement dans le développement de leurs propres capacités de production afin d’assurer leur indépendance énergétique.

Parallèlement, des innovations technologiques prometteuses voient le jour, visant à révolutionner les performances et la durabilité des batteries, notamment en termes de taille (et donc de poids).

Ils se concentrent également sur l’utilisation de minéraux dont l’extraction suscite souvent la controverse.

Batteries « made in Europe » : Entre indépendance stratégique et investissements chinois

Il est clair, si l’on en croit les annonces des gouvernements et l’inauguration de nouvelles usines ces dernières années, que l’Europe a l’intention de devenir un acteur majeur dans la production de batteries pour véhicules électriques. D’ici à 2033, on estime que près de 250 usines seront implantées sur le continent.

Cette augmentation est due à des projets clés en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Norvège, entre autres. Si certains d’entre eux échouent, en raison d’un marché encore fragile, des entreprises telles que Verkor et ACC (initialement fondée par Stellantis et Total, aujourd’hui avec Mercedes-Benz parmi ses actionnaires) en France, et Italvolt en Italie, prennent la tête du mouvement.

Cet écosystème européen dynamique a rapidement attiré l’attention des Chinois ! Envision, basée à Shanghai, a construit des gigafactories à Douai, en France, et à Sunderland, au Royaume-Uni, en partenariat avec Renault et Nissan, respectivement.

De même, CATL, le leader mondial incontesté de la fabrication de batteries pour véhicules électriques, s’est associé à Stellantis — deux entreprises qui prévoient d’investir plus de 4 milliards d’euros — pour construire une usine à Saragosse, en Espagne. Il s’agira de la troisième usine de CATL en Europe, après l’Allemagne et la Hongrie, une quatrième étant déjà en cours de réalisation. Son emplacement n’a pas encore été annoncé.

Enfin, BYD, le nouveau leader mondial des ventes de VE, a déjà ouvert deux usines en Europe et envisage d’en ouvrir une troisième. Ces partenariats et installations mettent en lumière le défi complexe auquel sont confrontés les gouvernements européens : développer une industrie nationale pour atteindre l’indépendance énergétique, tout en s’appuyant sur les acteurs dont ils souhaitent s’affranchir. Cela leur permet de bénéficier de leurs financements et de leur expertise technique.

Le boom industriel américain

Lithium-ion battery for Ford electric vehicles made in the USA.
This lithium-ion battery is manufactured in the USA for Ford electric vehicles, highlighting America’s growing battery manufacturing industry. (Credit: Ford)

Aux États-Unis, la loi sur la réduction de l’inflation de 2022 (IRA) a déclenché un véritable boom dans la construction d’usines de batteries pour véhicules électriques. Une vague sans précédent a amené des dizaines de gigafactories, dont la plupart sont encore en construction, dans la « ceinture des batteries » qui s’étend sur dix États, de la Géorgie au Michigan.

Outre Tesla, déjà bien implanté, Ford, General Motors, Hyundai, Toyota et d’autres investissent massivement, soutenus par les crédits d’impôt fédéraux accordés par l’IRA. De seulement deux usines de ce type en 2019, les États-Unis en comptent aujourd’hui une trentaine qui sont opérationnelles ou en voie d’achèvement. Il existe plus de 200 projets liés aux batteries.

On assiste également à une vague de start-ups créant des solutions de recyclage des batteries qui garantissent que les batteries restent dans le pays pendant toute la durée de leur cycle de vie. La question demeure : que fera le gouvernement de Trump de ce mouvement d’électrification ? Le 47ᵉ président des États-Unis est un fervent défenseur de l’industrie pétrolière.

Pourtant, il a également lancé une guerre commerciale avec la Chine et promis de réduire massivement le chômage. La fabrication nationale de batteries contribue à réduire la dépendance à l’égard des importations chinoises et, selon plusieurs estimations, pourrait créer plus de 100 000 emplois.

Ainsi, entre le protectionnisme — alimenté par l’industrialisation et l’électrification — et le conservatisme — enraciné dans la dépendance continue au pétrole — deux caractéristiques essentielles du programme de Trump, l’administration devra faire un choix. Mais lequel ?

Nouvelles piles : Plus légères et plus durables

Scientist working in an electric battery research laboratory.
A cutting-edge research lab dedicated to developing innovative and sustainable battery technologies for the electric vehicle market. (Credit: ThisisEngineering)

Loin de ces préoccupations géopolitiques, l’innovation technologique progresse régulièrement et est au cœur de la transformation du secteur des batteries.

Récemment, la société américaine Paraclete Energy a mis au point le SILO Silicon, un matériau d’anode en silicium qui réduit le poids des batteries de 50 % tout en doublant leur autonomie. Une batterie de 80 kWh pourrait passer de 565 kg à 150 kg seulement. Elle pourrait également offrir une autonomie de plus de 930 km. Des perspectives prometteuses !

Stellantis explore également des alternatives prometteuses. En partenariat avec Zeta Energy, le groupe développe des batteries lithium-soufre, qui sont plus légères, moins chères et ne contiennent ni cobalt ni nickel. Cela réduit considérablement les besoins en matières premières controversées. Ces batteries pourraient être commercialisées d’ici à 2030 et être compatibles avec les infrastructures existantes.

Enfin, la technologie des batteries semi-solides progresse. Stellantis prévoit de tester des Dodge Charger équipés de ces batteries à partir de 2026. Elles offrent une plus grande densité énergétique et une compatibilité avec les lignes de production actuelles.

Qu’elles soient alimentées par du sable, de l’eau de mer, de l’air ou du carbone, qu’elles se rechargent aussi rapidement qu’un réservoir d’essence ou qu’elles aient une durée de vie pratiquement illimitée, les batteries du futur sont déjà en route !

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