Sony quitte le salon pour s’inviter sur l’asphalte, c’est une grande première pour la marque tech de renom. Après l’arrivée sur le marché de Xiaomi avec les différents YU 7 et SU7 Ultra, c’est au tour de Sony. La marque japonaise, historiquement connue pour ses téléviseurs, ses consoles ou encore ses appareils photos, fait un pas inédit dans l’automobile. Elle entame aujourd’hui la phase de préproduction du « Afeela 1 », sa première voiture 100 % électrique.
Conçue et construite en partenariat avec Honda, l’assemblage du modèle a débuté mercredi 30 juillet 2025. Il a lieu dans l’usine d’East Liberty (Honda), dans l’Ohio (États-Unis). Une étape décisive dans la concrétisation du projet.

Présentée sous sa version prototype lors du CES de Vegas 2023, puis en version quasi aboutie en janvier 2025, l’Afeela 1 n’était jusqu’alors qu’un « concept prometteur ». Elle devient désormais un produit industriel concret en devenir, avec des livraisons prévues à partir de mi-2026 pour les premiers clients américains.
Un tournant stratégique pour Sony
C’est la première fois que Sony entre de manière aussi concrète dans l’industrie automobile. Et ce n’est pas anodin. L’entreprise apporte dans ce projet son savoir-faire dans des domaines clés : capteurs, logiciels embarqués, interfaces, IA, tout ce qui façonne aujourd’hui l’avenir de la voiture connectée. L’« Afeela 1 » se veut autant une berline qu’un terminal numérique sur roues. Écrans sur toute la planche de bord, reconnaissance faciale à l’entrée, divertissement embarqué de haut niveau, mais aussi systèmes d’aide à la conduite de pointe… La technologie n’est pas un simple ajout, elle est le cœur du projet.
Où en sommes-nous ?
Cette entrée en préproduction, c’est bien plus qu’une simple phase de tests. Dans cette phase charnière, les ingénieurs passent au peigne fin chaque étape de l’assemblage. Ils contrôlent l’ajustement des pièces, la qualité des matériaux, la précision des soudures et les chaînes robotisées. C’est ce moment où l’on vérifie que ce qui a été conçu sur écran peut réellement être fabriqué en série, sans accroc ni erreur. Concrètement, on passe de la théorie à la pratique. On teste le véhicule, mais surtout l’usine elle-même. Car une voiture aussi technologique que l’Afeela ne tolère pas d’approximations. La préproduction permet de corriger les derniers défauts. Elle sert aussi à affiner les processus industriels et anticiper les points de friction avant le lancement. En clair : c’est l’étape qui transforme un concept en un produit fiable.

Dans la conception de ce véhicule, Sony n’aurait pu aller aussi loin sans Honda. Les deux entreprises ont signé un partenariat en 2022 avec la création de Sony Honda Mobility, qui forme une collaboration inédite, entre la tech et l’automobile, et qui, sachant ces deux secteurs en plein croisement, pourrait inspirer d’autres rapprochements d’entreprises. Le lancement de la préproduction montre que la collaboration fonctionne. Les chaînes de montage sont en place, les tests d’assemblage commencent, et la montée en cadence se fera progressivement dans les mois à venir.
Un exemple ouvrant la voie à de nouvelles alliances ?
En arrière-plan, cette initiative envoie aussi un message au grand public : la transition énergétique ne se joue plus seulement entre constructeurs automobiles traditionnels. L’implication croissante d’acteurs technologiques comme Sony contribue à accélérer l’intégration de la voiture électrique dans l’espace public. Et si d’autres entreprises de ce calibre suivent la même voie, l’opinion mondiale pourrait basculer plus vite vers une adoption de masse, rendant la mobilité électrique réellement universelle.
Un trop-plein technologique ?
Reste que cette montée en puissance technologique ne fait pas l’unanimité… En à peine deux décennies, le monde automobile a basculé d’un univers centré sur l’expérience de conduite, les sensations mécaniques, le ressenti du châssis à celui d’un environnement de plus en plus piloté par la technologie, où les écrans panoramiques, les algorithmes embarqués et les assistants vocaux occupent désormais une place centrale dans l’expérience de conduite. L’émotion, elle, ne se télécharge pas. Reste à savoir si cette transition énergétique conduira vraiment à la fin de la voiture qui émeut.