Le 28 octobre 2025, BMW Group a annoncé le lancement d’un programme de recyclage des batteries des VE en Australie, en partenariat avec la société locale EcoBatt. Une avancée importante dans la gestion durable des batteries de véhicules électriques.

Un partenariat concret entre BMW et EcoBatt
L’essence même du projet est basée sur la nouvelle usine BIDS (Battery-in-Device Shredding), inaugurée en septembre dernier et située à Campbellfield. Cette usine, première au monde capable de broyer des batteries intégrées dans des appareils, est capable de traiter jusqu’à 5 000 tonnes de batteries par an.
Le constructeur allemand et EcoBatt ont donc uni leurs forces dans l’objectif de donner une seconde vie aux batteries des modèles BMW et Mini électriques en fin de vie ou endommagées. Collectées via le réseau de concessionnaires BMW, le processus permet de récupérer plus de 90 % des matériaux critiques : lithium, cobalt, nickel, manganèse et graphite. Ces métaux, une fois purifiés, pourront être réinjectés dans la fabrication de nouvelles batteries, bouclant ainsi la boucle du cycle de vie.
Pourquoi ce partenariat ?
Le marché mondial des batteries fait face à une demande croissante et à des tensions d’approvisionnement sur les métaux rares. En développant une filière de recyclage performante, l’objectif pour BMW est d’anticiper la possible flambée des coûts et de réduire sa dépendance aux approvisionnements extérieurs.
Mais ce n’est pas l’unique raison. Le secteur de l’électromobilité se distingue par son éthique, qui se veut toujours plus propre. Et à ce jeu, pour les constructeurs, tous les coups sont permis. En ce sens, la marque allemande veut se démarquer de ses concurrents premium (Tesla, Mercedes, Porsche) en se positionnant comme un acteur responsable, capable d’allier performance et conscience environnementale.

Le recyclage de batterie, un processus vertueux
Ce n’est un secret pour personne : la production d’une batterie neuve est l’étape la plus énergivore du cycle de vie d’un véhicule électrique. Extraire le lithium, le cobalt ou le nickel implique des procédés miniers coûteux et polluants, souvent situés à des milliers de kilomètres des sites d’assemblage.
Pour réduire drastiquement l’empreinte carbone de la filière électrique, l’étape du recyclage est bienvenue. En effet, la réutilisation des métaux extraits d’une première vie permet de diviser par deux à trois les émissions de CO₂ liées à la fabrication d’une nouvelle batterie. Les métaux rares sont également moins mis sous pression.
Concrètement, le processus débute par la décharge complète des batteries, avant leur démontage et leur broyage mécanique. On obtient alors une poudre noire appelée « black mass », une matière riche en métaux précieux. Elle est ensuite raffinée pour extraire les métaux et autres éléments utilisables, ceux-ci ayant pour but d’être renvoyés dans les chaînes de production. Selon BMW, plus de 90 % des métaux (cobalt, nickel, lithium) peuvent ainsi être récupérés et réutilisés.
BMW, pionnier du recyclage
Le constructeur n’en est pas à son coup d’essai en matière de recyclage de batteries. En Allemagne, l’entreprise a un partenariat à long terme avec « SK tes » pour récupérer les métaux rares (cobalt, nickel, lithium) des batteries usagées. Comme pour le projet australien, les matériaux sont réintégrés dans la chaîne d’approvisionnement pour produire de nouvelles batteries.
Depuis 30 ans, BMW possède son propre centre de recyclage. De nombreux véhicules y sont recyclés chaque année. La marque s’associe également au milieu universitaire pour développer de nouvelles méthodes de recyclage des batteries de véhicules électriques.

Un marché australien en pleine expansion
Selon une étude officielle menée par l’Université de Technologie de Sydney (UTS), commandée par le Battery Stewardship Council (BSC) : d’ici 2030, il y aura 600 000 tonnes de batteries dans les véhicules électriques vendus en Australie. En 2040, ce nombre passera à plus de 2,5 millions de tonnes, puis à 4,1 millions de tonnes en 2050.
Une croissance exponentielle qui fait du recyclage une filière stratégique autant qu’un enjeu écologique. BMW se positionne donc sur ce marché en pleine mutation, appelé à devenir crucial dans l’économie circulaire de la mobilité électrique.
Dans un secteur encore dominé par la course à l’autonomie et à la puissance, BMW mise aussi sur un secteur qui est voué à évoluer à la hausse : la seconde vie de nos batteries. Reste à savoir si ces technologies suffiront à réduire drastiquement les extractions coûteuses des métaux rares.















