publicité
NewsPublié le 22/10/2025
3 min

La Chine dépose plainte auprès de l’OMC contre l’Inde : la bataille des subventions électriques est lancée

Le 15 octobre 2025, la Chine a officiellement déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l’Inde. La raison : les subventions accordées par New Delhi aux constructeurs indiens de véhicules électriques et à l’industrie des batteries, jugées discriminatoires envers les entreprises étrangères.

Organisation mondiale du commerce à Genève, siège de l’OMC
L’OMC, basée à Genève, arbitre les différends commerciaux internationaux. (Crédit : Photo d’archives/REUTERS/Denis Balibouse)


Selon le ministère chinois du Commerce, les mesures mises en place par l’Inde dans le cadre de son plan d’incitations à la production nationale, le « PLI (Production Linked Incentive) Scheme », favoriseraient excessivement les constructeurs locaux au détriment des importations chinoises. Pékin estime que ces aides violent les normes commerciales mondiales, y compris le principe du traitement national, et constituent des subventions de substitution à l’importation, qui sont explicitement interdites en vertu des règles commerciales multilatérales.

La Chine a donc demandé l’ouverture de consultations officielles auprès de l’OMC (World Trade Organization en anglais), première étape d’une procédure qui pourrait durer des mois, voire des années. En attendant, la Chine invite New Delhi à « rectifier ses pratiques ».

Un bras de fer industriel et géopolitique

C’est un différend commercial qui intervient au moment où l’Inde ambitionne à son tour de devenir un hub commercial mondial de la voiture électrique afin de s’émanciper de la domination chinoise. Une bataille stratégique dans laquelle Pékin compte bien défendre ses champions nationaux comme BYD, CATL ou encore Xpeng, déjà confrontés à des mesures de restrictions aux États-Unis et en Europe.

La Chine tentait de développer les ventes de ses véhicules en Inde, à un moment où les relations entre les deux géants asiatiques viennent de se réchauffer après cinq ans de tensions en raison de l’impasse militaire au Ladakh oriental.

oiture électrique BYD Han
La BYD Han, modèle phare des constructeurs chinois, symbole de la compétition mondiale de l’électromobilité. (Crédit : BYD)

L’électromobilité, une guerre industrielle

Cette plainte illustre une chose : la compétition de l’électromobilité s’étend désormais bien au-delà des constructeurs automobiles, en touchant aux matières premières, à l’écosystème des batteries et à la souveraineté industrielle. Elle peut devenir conflictuelle et créer des tensions entre différents politiques industriels.

Une mondialisation électrique sous tension

Alors que de nombreux pays et régions du monde renforcent eux aussi leurs dispositifs de soutien à la production locale, la Chine a déposé des demandes similaires contre la Turquie, le Canada et l’UE.

L’OMC, elle, se retrouve face à un nouveau défi : arbitrer une transition énergétique qui devient petit à petit économique et géopolitique.

Partager :
publicité
publicité
Image du carouselImage du carouselImage du carouselImage du carouselImage du carousel