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Non classéPublié le 24/10/2025
4 min

Budget 2026 : l’avenir incertain des voitures électriques

Le projet de loi de finances 2026 promet des changements majeurs pour les automobilistes, notamment ceux qui possèdent un véhicule électrique. Entre aides réduites et taxes alourdies, les conducteurs français pourraient voir leur budget automobile fortement impacté. Les discussions à l’Assemblée s’annoncent tendues, sans majorité absolue pour le gouvernement.

Peugeot E-308 électrique vue de face sur route urbaine
La Peugeot E-308 électrique allie design moderne et autonomie adaptée aux trajets quotidiens. (Crédit : Peugeot)

Un objectif clair pour le gouvernement est de réaliser des économies substantielles. Les automobilistes deviennent une cible prioritaire, notamment à travers la fiscalité et la réduction de certaines aides publiques. Cette stratégie s’inscrit dans une continuité amorcée depuis 2024, avec des aides à l’achat de véhicules propres déjà réduites.

Les aides à l’achat

Depuis 2025, l’État s’est retiré du bonus écologique. La prime à l’achat, désormais nommée « coup de pouce véhicules électriques », est financée par les fournisseurs d’énergie. Cela concerne également le leasing social, auparavant subventionné par l’État. Certaines aides publiques disparaissent donc, mais d’autres dispositifs restent en place.

Cette décision s’ajoute à d’autres mesures impactantes. Les primes à l’achat ont été divisées par deux en l’espace d’un an. Ainsi, le budget disponible pour encourager la transition vers les voitures électriques est fortement réduit, augmentant la pression sur les consommateurs.

Les bornes de recharge

Le crédit d’impôt pour installer une borne à domicile, initialement prévu jusqu’au 31 décembre 2025, représente une aide de 500 euros pour les particuliers souhaitant installer une wallbox. Son maintien avait suscité des inquiétudes parmi les automobilistes et les professionnels du secteur.

Finalement, la commission des finances a prolongé ce crédit d’impôt jusqu’en 2027. Toutefois, le coût total d’installation reste élevé, pouvant atteindre 2 000 euros, ce qui constitue toujours un frein pour certains foyers. Les experts soulignent que cette dépense pourrait limiter l’adoption des véhicules électriques, malgré la prolongation de l’aide.

Voiture électrique branchée sur une borne de recharge domestique
Un automobiliste recharge sa voiture électrique à domicile grâce à une wallbox pratique et sécurisée.

En parallèle, le gouvernement vise 7 millions de points de recharge d’ici à 2030. Sans mesures incitatives supplémentaires pour les particuliers, cet objectif pourrait rester difficile à atteindre, même avec l’implication des concessionnaires et des installateurs.

Les entreprises aussi concernées

La taxe sur les véhicules de société (TVS) va connaître des hausses progressives jusqu’en 2028. La taxe CO2 et la taxe sur les polluants atmosphériques seront renforcées pour encourager le verdissement des flottes.

Ainsi, les véhicules polluants des entreprises verront leur fiscalité augmenter, tandis que seuls les véhicules électriques et à hydrogène conserveront des avantages fiscaux. Cette mesure incite à réduire les émissions et à accélérer l’adoption des véhicules propres.

La fiscalité des carburants et l’E85

L’E85, carburant très peu taxé et contenant jusqu’à 85 % d’éthanol, pourrait connaître une hausse de prix progressive. Le projet de loi prévoit un surcoût de 40 à 50 centimes par litre d’ici à 2028. Cette modification modifierait le calcul de rentabilité pour les kits de conversion.

Bien que l’E85 resterait moins cher que le SP95, l’écart se réduirait fortement. Cette mesure a été retoquée en commission, mais pourrait revenir lors des débats à l’Assemblée, créant une incertitude pour les automobilistes concernés.

Des malus renforcés

Le malus CO2 sera plus sévère dès janvier 2026, avec un seuil abaissé à 108 g/km. Le montant maximal passera de 70 000 à 80 000 euros, et pourra atteindre 100 000 euros en 2028 pour les véhicules les plus émetteurs. Cette hausse concerne les véhicules thermiques et certains hybrides.

Parallèlement, le malus au poids s’appliquera dès 1 500 kg, avec un barème plus progressif. Les modèles électriques, non « éco-scorés », seront également impactés, avec un abattement de 600 kg pour limiter l’effet sur certains véhicules.

Renault 5 E-Tech électrique garée en ville
a Renault 5 E-Tech électrique propose un design rétro modernisé et un prix accessible pour l’électrique. (Crédit : Renault)

La transition énergétique mise en question

La réduction de certaines aides publiques et le durcissement des taxes pourraient rendre l’accès aux véhicules électriques plus difficile pour les foyers moins aisés. L’adoption de la voiture zéro émission pourrait rester concentrée sur les conducteurs les plus favorisés.

Ainsi, le PLF 2026 illustre le dilemme du gouvernement entre économie budgétaire et transition énergétique. Les décisions à venir détermineront l’avenir de l’automobile propre en France.

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