La fin de l’année approche et alors que la transition vers électrique s’accélère en Europe, la marque britannique du groupe BMW fait de ses modèles 100 % électriques une part cruciale de son volume. Les ventes mondiales renouent cette année avec la croissance, portées par la nouvelle génération de Cooper et de Countryman, tandis que la France voit la Mini Electric s’installer dans le top 10 des ventes de BEV et espère y rester avec l’arrivée de l’Aceman l’an prochain.

Une année 2025 portée par l’électrique
Selon les premiers bilans publiés à l’automne, MINI a livré 133 778 véhicules dans le monde au premier semestre 2025, soit une hausse de 17,3 % par rapport à la même période de 2024. Sur les neuf premiers mois, un autre relevé évoque plus de 200 000 unités vendues. Ce chiffres rapproche la marque de la barre des 300 000 véhicules vendus à l’année (standard moyen depuis plusieurs années). Ces chiffres satisfaisants pour MINI, coïncident directement avec la montée en puissance des nouvelles Cooper et Countryman, dont les versions électriques dopent les prises de commandes dans les concessions européennes.
Le signal le plus parlant vient de la France : sur les onze premiers mois de 2025, la Mini électrique (nouvelle Cooper Electric) cumule 10 171 immatriculations, ce qui la place dans le top 10 des voitures électriques les plus vendues du pays, derrière des poids lourds comme la Renault 5 E-Tech, la Citroën ë-C3 ou la Peugeot e-208. En novembre 2025, elle signe même un mois à 1 439 immatriculations, la positionnant cinquième BEV du marché derrière la R5, l’e-208, le Scénic E-Tech et la ë-C3.

Autrement dit, les données actuelles du marché suggèrent qu’une part significative des MINI vendues en France en 2025 est désormais 100% électrique, même si le constructeur ne publie pas encore de pourcentage détaillé par motorisation.
Cooper et Countryman Electric : les chiffres qui changent tout
La nouvelle Cooper Electric, désormais proposée en versions E et SE, repose sur des batteries nettement plus généreuses que l’ancienne Cooper SE et sur des moteurs plus puissants. Les données disponibles indiquent environ 135 à 160 kW (soit jusqu’à 215 ch) et des capacités de batterie de l’ordre de 40 à un peu plus de 50 kWh utiles, offrant des autonomies comprises grosso modo entre 250 et 320 km selon la version.
La Countryman Electric, de son côté, s’appuie sur un pack d’environ 64 kWh et sur une transmission intégrale développant plus de 300 ch, pour une autonomie annoncée au-delà de 330 km dans les conditions les plus exigeantes.

Sur le terrain, ces chiffres replacent MINI dans le match : là où l’ancienne Cooper SE était pénalisée par une batterie trop petite, la nouvelle génération permet enfin d’envisager 250 à 300 km réels en usage mixte. Des chiffres peu impressionnants certes, néanmoins ils correspondent à la majorité des trajets urbains et périurbains européens. Les prises de commandes électriques ont doublé au premier trimestre 2025 par rapport au T1 2024, selon des indications publiées côté BMW Group, ce qui confirme que la clientèle MINI suit la transition dès lors que le produit répond au besoin.
Un contexte européen qui joue en faveur de MINI
Le contexte français et européen joue en faveur de cette bascule. En France, les voitures 100 % électriques ont atteint une part de marché record de 24 % en octobre 2025, puis 26 % en novembre, avec plus de 34 000 véhicules particuliers en un seul mois. La dynamique est nourrie par le leasing social et l’arrivée de modèles compacts plus abordables, mais elle profite aussi aux acteurs premium-urbains qui se positionnent correctement en prix et en usage, dont MINI fait partie.

Comme exprimé précédemment, sur les onze premiers mois de 2025, la Mini électrique figure parmi les dix BEV les plus vendues, avec un peu plus de 10 000 immatriculations. Une situation bien différente pour plusieurs concurrentes historiques, comme la Tesla Model 3 ou certaines berlines premium, en effet, les ventes de ses VE reculent fortement. MINI capte donc une partie des clients qui se détournent des gros SUV électriques pour revenir vers des citadines et des compactes à l’empreinte au sol et au budget plus abordable.
2026 : l’Aceman pour verrouiller le cœur de gamme électrique
L’enjeu 2026 pour MINI, c’est l’industrialisation et la mise à disposition d’une vraie gamme électrique complète. À côté de la Cooper et du Countryman, c’est la bien connue Aceman qui arrive comme troisième pilier. Son rôle: être le crossover compact 100 % électrique de la marque britannique destiné à combler l’écart entre la citadine 3/5 portes et le SUV familial.
Les informations déjà publiées évoquent deux variantes principales, Aceman E et Aceman SE, avec des puissances d’environ 180 à 215 ch et des batteries comparables à celles de la Cooper Electric, autour de 42 à 54 kWh. L’objectif est clair : se placer frontalement face aux Volvo EX30, Jeep Avenger EV, DS 3 E-Tense ou Citroën ë-C3 haut de gamme, sur le segment des crossovers électriques de 30 000 à 40 000 euros.

Une électrification pragmatique
Pendant un temps, MINI avait laissé entendre que son dernier nouveau moteur thermique serait lancé en 2025 et que la marque deviendrait intégralement électrique au début des années 2030, une trajectoire alignée sur les ambitions les plus agressives du secteur. La réalité en cette fin d’année 2025 est plus nuancée : le groupe confirme une croissance à deux chiffres visée pour ses ventes de voitures électriques. Cela dit, la marque n’a pas annoncé l’arrêt imminent des motorisations essence pour MINI, préférant parler de « mix optimisé », le vice-président de MINI en Amérique, Michael Peyton, l’affirme « Les moteurs thermiques restent très populaires et le seront longtemps ». L’objectif du 100 % électrique en 2030 est donc repoussé.
Pour l’électromobilité européenne, MINI devient ainsi un cas d’école intéressant : une marque qui réussit à faire progresser significativement ses volumes de BEV, qui place un modèle comme la Mini Electric dans le top 10 français, mais qui assume en parallèle de garder des motorisations thermiques et hybrides là où les infrastructures ou le pouvoir d’achat ne suivent pas encore.
L’année 2026, avec l’arrivée de l’Aceman électrique et la montée en cadence des Cooper et Countryman zéro émission, dira si cette stratégie peut tenir face à la pression réglementaire européenne et à l’offensive des nouveaux entrants chinois.

















