Alors que l’électrique devient petit à petit une norme, les constructeurs automobiles multiplient les innovations. Et s’il y a bien une marque qui aime repousser les frontières du possible, c’est YangWang, la marque ultra-premium de BYD. Après avoir impressionné le monde avec son savoir-faire électrique, le géant chinois s’attaque désormais à l’amphibie avec le YangWang U8.

Un véhicule qui nage
Présenté pour la première fois fin 2023 et commercialisé en Chine courant 2024, le YangWang U8 est devenu en quelques mois l’une des attractions automobiles les plus virales au monde. La raison ? C’est qu’il flotte et nage ! Le U8 est capable de résister à une immersion partielle, de flotter plus d’une trentaine de minutes grâce à son mode « emergency floating », mais aussi et surtout d’avancer et de faire un « tank turn » (une rotation sur place).
Mais alors comment ça marche ? L’habitacle et la batterie sont conçus pour résister à l’eau, et le véhicule est déclaré avec un niveau d’étanchéité IP68 selon BYD. Une fois immergé, le moteur est immédiatement coupé, la suspension hydropneumatique lève le châssis au maximum pour améliorer le tirant d’eau et aider à maintenir la flottabilité. Les portières et fenêtres se verrouillent et le toit ouvrant s’ouvre (pour aérer mais aussi prévu comme issue de secours si la situation se complique).
Pour se déplacer, quatre moteurs électriques sont placés à proximité des pneus et se mettent en action afin de mettre ce mastodonte sur roues en mouvement. La vitesse maximale est de 3 km/h, peu mais suffisante en cas de situation critique.

Un concentré de technologie
Le U8 est basé sur la plateforme e4 de BYD, et comme précisé précédemment, doté de quatre moteurs électriques, un à chaque roue, pour une puissance cumulée supérieure à 1 100 ch. Cet ensemble permet au U8 de passer de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes, d’atteindre 200 km/h en vitesse maximale, d’adopter une motricité exceptionnelle sur tous les terrains et aussi de continuer à rouler même si un pneu éclate.
Équipé d’une batterie de 49,05 kWh, il est capable d’assurer une autonomie de 180 km en 100 % électrique selon le cycle de test chinois CLTC. Voiture hybride oblige, l’autonomie combinée (électrique + thermique) atteint les 1 000 km selon certaines fiches.
Design extérieur : massif, assumé et spectaculaire
Vous vous en doutez, la marque chinoise ne s’est pas arrêtée à une « simple » voiture amphibie. Pour le U8, on ne parle pas d’un petit SUV européen : c’est un mastodonte de plus de 5,3 mètres de long pour un empattement de 3,05 m. Côté largeur, il fait un peu plus de 2 m et du point de vue de la hauteur, il mesure 1,93 m.
Esthétiquement, le YangWang U8 impose son caractère. Son design oscille entre le 4×4 de luxe et le véhicule d’expédition high-tech, avec une présence visuelle difficile à ignorer. Les arches de roues élargies, la garde au sol très généreuse et la signature lumineuse LED façon “projecteurs tactiques” accentuent son allure de colosse moderne. À l’avant, la calandre massive, quasi sculpturale, vient affirmer un positionnement ultra-premium, à mi-chemin entre un Defender électrifié et un concept-car militaire civilisé.

Un salon high-tech roulant
Se positionnant sur la gamme ultra-premium, l’intérieur de l’U8 reflète cette volonté. Selon YangWang, un cuir haut de gamme recouvre de nombreuses surfaces du véhicule. Côté équipement, trois écrans XXL dominent l’espace, complétés par un système audio premium pour une « immersion totale ». Toujours selon le constructeur, ce niveau de finition place le U8 en concurrence avec les références du segment ultra-luxe comme la BMW XM, le Mercedes-Maybach GLS ou le Range Rover SV, tout en conservant la touche avant-gardiste propre à YangWang.

Pourquoi un tel véhicule ?
BYD a développé, par le biais de sa marque YangWang, un véhicule conçu pour résister aux inondations fréquentes dans certaines régions chinoises, un défi que peu de véhicules peuvent relever. De plus, la marque souhaite démontrer sa maîtrise totale de l’électrification, même dans des programmes extrêmes, comme un environnement aquatique.
Trop lourd pour l’Europe : le frein majeur
Mais si ce véhicule est en vente en Chine depuis plus d’un an, son arrivée en Europe risque bien d’être tardive pour les détenteurs du permis B. En effet, avec plus de 3,4 tonnes à vide et un PTAC qui dépasse largement les 3,5 tonnes, le U8 appartient à la catégorie des véhicules lourds selon les normes européennes.
Concrètement, cela implique :
• un permis différent du permis B,
• des limitations de circulation dans certaines villes,
• une fiscalité plus élevée,
• des assurances plus chères,
• une homologation très complexe.
En clair : ce type de véhicule n’est pas adapté au marché européen, où franchir la barre des 3,5 tonnes est presque rédhibitoire pour un usage familial. C’est l’une des raisons pour lesquelles le U8 restera, pour l’instant, réservé à la Chine et à quelques pays du Moyen-Orient.
En revanche, ce modèle montre la direction dans laquelle BYD et sa marque de luxe YangWang comptent avancer : innover, étonner et repousser les limites de l’électrique.
Un symbole d’une industrie en pleine transformation
Clairement, le U8 est peut-être l’un des véhicules les plus spectaculaires de cette nouvelle ère électrique. Il illustre parfaitement le virage que prend l’industrie : désormais, tout semble possible, même créer un SUV électrique amphibie de 1100 chevaux.
Entre nous, que l’on aime ou non ce genre d’extravagance : c’est exactement ce qui rend l’électromobilité passionnante aujourd’hui.
















