En Chine, une voiture électrique Xiaomi SU7 s’est mise à bouger sans conducteur, provoquant stupeur et vives discussions en ligne. L’incident, largement relayé sur les réseaux sociaux, a forcé le constructeur à réagir rapidement pour apaiser les inquiétudes. Après enquête, la marque a livré une explication surprenante, qui en dit long sur les limites de nos technologies automobiles.

Une scène digne d’un film de science-fiction
Tout commence devant la maison d’un propriétaire chinois de Xiaomi SU7. La berline, garée tranquillement, se met soudain à avancer sans que personne ne soit à bord. Sur les images de vidéosurveillance, on voit l’homme et sa femme à l’intérieur de leur logement. En quelques secondes, la voiture démarre et quitte sa place, semant la panique. Le propriétaire s’élance pour la rattraper et réussit à l’arrêter avant qu’elle ne cause des dégâts. L’histoire, diffusée sur les réseaux chinois, déclenche alors une tempête médiatique. De nombreux internautes accusent Xiaomi de graves failles de sécurité, pointant du doigt la fiabilité de sa technologie.
Alerté par le propriétaire, le service client de Xiaomi avance une hypothèse : la voiture aurait reçu un ordre de déplacement depuis le smartphone de l’utilisateur. En effet, la SU7 dispose d’une fonction de commande à distance, semblable à celle de Tesla, permettant de manœuvrer le véhicule dans des espaces étroits. Pourtant, le propriétaire nie avoir touché son téléphone et assure n’avoir donné aucun ordre. Il publie alors l’intégralité des images pour prouver sa bonne foi, accusant le constructeur de minimiser le problème.
L’enquête de Xiaomi révèle une autre réalité
Face à l’emballement, Xiaomi ouvre une enquête interne. Les ingénieurs analysent les données du véhicule et les journaux d’opérations du smartphone connecté. Les résultats, publiés sur Weibo le 4 octobre, sont sans appel : la voiture a bien reçu une commande d’aide au stationnement via un iPhone 15 Pro Max, appartenant au conducteur. Selon la marque, tout indique que l’ordre a été envoyé accidentellement depuis le téléphone. Autrement dit, la SU7 n’a pas agi seule. Le propriétaire, confronté aux preuves techniques, finit par reconnaître les faits et présente publiquement ses excuses à Xiaomi.

Si la marque sort blanchie, l’incident soulève une question essentielle : ces technologies de commande à distance sont-elles vraiment sûres ? Un simple appui involontaire sur un écran suffit à déclencher une manœuvre. Imaginons un enfant jouant avec le téléphone de ses parents : les conséquences pourraient être dramatiques. Xiaomi promet d’étudier des mesures pour sécuriser davantage ces fonctions, notamment par l’ajout de vérifications supplémentaires avant toute activation.
Des voitures toujours plus intelligentes, mais aussi plus vulnérables
La SU7 illustre parfaitement la transformation des véhicules modernes, désormais comparables à de véritables smartphones sur roues. Xiaomi, entrée sur le marché automobile fin 2023, a connu un succès rapide, mais aussi plusieurs polémiques sur la transparence de ses performances. Cet incident rappelle que la course à l’innovation ne doit pas faire oublier la sécurité. Chaque nouvelle fonction connectée introduit des risques inattendus, parfois sous-estimés.

Cette mésaventure, heureusement sans blessés, met en lumière un défi majeur pour les constructeurs : garantir la fiabilité des commandes numériques. Entre confort et sécurité, l’équilibre reste fragile. Comme le souligne Lei Jun, patron de Xiaomi, l’entreprise traverse « la période la plus difficile de son histoire ». L’affaire de la SU7 pourrait finalement devenir un signal d’alarme bénéfique, non seulement pour Xiaomi, mais aussi pour tous les acteurs de la voiture connectée.
La prudence reste de mise
Même si l’incident n’est dû qu’à une manipulation involontaire, il révèle l’importance de mieux protéger ces systèmes connectés. Nos voitures deviennent plus intelligentes, mais aussi plus sensibles à l’erreur humaine. Pour Xiaomi comme pour l’ensemble du secteur, l’enjeu est clair : rassurer les utilisateurs avant que la confiance ne s’échappe, elle aussi, toute seule.